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Lyrique, russe et populaire

30 janv. 2011, 11:31

CRITIQUE - PAR ALEXANDRE TRAUBE

Qui ne se souvient pas de la fusion et la transe prophétique entre le chef d'orchestre maudit et la jeune violoniste révélée à elle-même par l'interprétation du concerto de Tchaïkovski dans le film «Le concert»?

C'est une version sans doute plus sobre, mais égale de communion entre chef et soliste, que nous ont offert, jeudi, au temple du Bas, Heiko Mathias Förster à la tête de la Neue Philharmonie Westfalen et le prodige de 20 ans Serge Zimmerman.

Le jeu concentré et maîtrisé dans la virtuosité de l'œuvre, lyrique sans excès, répond à l'imposante masse orchestrale sous une direction très fine de Heiko Mathias Förster. On admire chez ce chef le sens aigu des ruptures et les agogiques dans le tempo, si nécessaires dans la musique russe. Ils font merveille dans le sabbat fou des sorcières de la «Nuit sur le Mont-Chauve».

Moussorgski, dans cette oeuvre assez extérieure, crée un style spécifiquement russe et populaire qui annonce déjà l'univers à la fois lyrique et sauvage que met en place Stravinski et dont les prémices encore postromantiques se font entendre dans son premier ballet, «L'oiseau de feu». Cette pièce, qui couronne le concert fait ainsi écho au Moussorgski initial, formant un double écrin très russe pour un concerto cosmopolite et universel.

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