Il y a des enfants qui ont peur du noir. Pas Jasmine Morand. Dès son plus jeune âge, la danseuse de Vevey captait la beauté du monde dans l’obscurité. Quelques décennies plus tard, la chorégraphe se réapproprie ses jeux d’ombres et de lumières dans le spectacle «Lumen» à découvrir au théâtre du Passage, à Neuchâtel, jeudi 22 octobre.
Sont-ils 13 ou 26?
Tout est étrange, troublant, vacillant dans ce dispositif scénique. Les treize danseuses et danseurs se dédoublent par la magie d’un miroir géant. Les corps plongés dans la nuit n’apparaissent que par fragments d’humains en mouvement, enlacés, délaissés, apeurés.
Puis, petit à petit, la scène bascule vers le public. Les noirs à la Soulages se transforment en une blancheur aveuglante, crue. Les ombres incandescentes s’incarnent en personnages de chair et de sueur, offerts frontalement au regard du spectateur voyeur.
Spectateur voyeur
Comme dans ses précédents spectacles, «Mire» et «Underground»,...