Eugène Ionesco (1909-1994) – Friedrich Dürrenmatt (1921-1990): deux phares du théâtre de l’après-guerre. Deux destins à la fois parallèles et croisés.
Le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) propose un éclairage inédit sur les deux dramaturges à travers leur amitié et une facette peu connue, presque secrète, de leur parcours: la peinture, le dessin.
La main magique
Il faut les voir à l’atelier de la galerie Erker à Saint-Gall, centre d’émulation pour les artistes de l’époque. C’est là que Friedrich Dürrenmatt et Eugène Ionesco venaient travailler la lithographie et la gouache.
Ionesco, appliqué, recueilli, trace sur la pierre ses figures primitives avec la crainte respectueuse d’un enfant face à un totem magique. «C’est la main qui peint, c’est pas la tête», s’émerveillait l’auteur de «Rhinocéros». «Son monde pictural jaillissait de son pinceau», confirme l’imprimeur Urban Stoob, dans un entretien accordé à Madeleine Betschart, responsable du Centre Dürrenmatt.
Des noces épuisantes
Friedrich...