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Les panneaux solaires se fondront-ils dans le paysage architectural neuchâtelois?

Une présentation a fait le point sur «l’harmonie» entre les panneaux solaires et l’architecture des bâtiments, mercredi 24 octobre au Château d’Auvernier

25 oct. 2018, 11:59
Des panneaux solaires, du type monocristallin, dont la couleur de surface s'adapte avec le bâtiment et son environnement, sont visibles sur le toit d'un hangar sur le domaine du Château d'Auvernier.

De nouveaux types de panneaux solaires en couleur s’implantent en Suisse. Sur des toitures ou autres surfaces, leur discrétion leur permettrait davantage de s’accorder à l’architecture des bâtiments, sans entraver leur fonctionnement.

Une présentation mercredi 24 octobre au Château d’Auvernier, organisée notamment par le Service de l’énergie et de l’environnement du canton de Neuchâtel (SENE) et le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), basé à Neuchâtel, a fait le point sur la question.   

L’architecte Fabrice Agustoni, de l’Atelier d’architecture de Saint-Nicolas à Neuchâtel, a expliqué que le solaire peut désormais devenir partie intégrante d’un projet architectural et dénote ainsi un changement de mentalité depuis quelques années. «L’architecte n’est plus l’ennemi de l’équipement technique».

Depuis une année par exemple, l’imbrication des matériaux solaires dans l’architecture est le thème d’un projet des étudiants de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.

Exemple à Boudry

Bien que visible de près, la différence reste peu appuyée à distance, assure Sebastian Eberhard. Sa société Solaxess se spécialise dans la construction et pose des panneaux blancs ou colorés.

C’est le cas par exemple d’un immeuble de Boudry, où les panneaux sont blancs et apposés à une grande partie de la surface d’un immeuble locatif. Sur le toit d’un immeuble du propriétaire des lieux, Thierry Grosjean, la différence ne serait pas visible sans en être informé. Le long toit brun ressemble effectivement à une toiture classique. «Avec cet ensemble, je produis 24’500 kWh par an sur les 75’000 que je consomme.»

Par l’application d’un film ou de l’impression en couleurs céramiques sur le verre, il est possible d’intégrer des panneaux sur une surface de manière plus discrète. On peut même y introduire une image ou photo imprimée de grande surface, intercalée dans le laminé.

La couleur n’entrave pas l’efficacité

La notion de couleur ne change en rien l’efficacité du panneau. Il n’est pas nécessaire d’avoir une couleur sombre qui retient la lumière. «Le blanc réfléchit la lumière, mais cela peut être utilisé pour la diffuser et optimiser sa capture par le panneau», a indiqué Laure-Emmanuelle Perret-Aeby, du CSEM.

C’est également le cas des panneaux solaires thermiques. L’application de panneaux solaires sous des espaces d’affichage publicitaire serait donc même possible. «Cela peut être en même temps esthétique, intelligent et pratique.»

Chute du prix du photovoltaïque

Le prix du photovoltaïque a également drastiquement diminué. De 25 francs par pièce de panneau en 1998, on est tombé à 1,2 franc en 2017, selon les chiffres présentés par Laure-Emmanuelle Perret-Aeby. Pour certaines pièces, on arrive même à 45 centimes. Conséquence directe, le nombre d’installations de panneaux photovoltaïques est monté de 40 millions en 1998 à près de 17 milliards actuellement dans le monde.

Ensoleillement peu exploité

Yves Lehmann, du SENE, a expliqué que le canton a un très bon potentiel d’ensoleillement. Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds ont chacun près de 1’800 heures d’ensoleillement par an.

A lire aussi : Ensoleillement: Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds sont à égalité!

«Actuellement, uniquement 15% du potentiel total des structures intéressantes est exploité. On essaie de susciter la population à se tourner vers cette solution, mais le soutien financier pour le photovoltaïque provient de la Confédération uniquement», a-t-il déclaré avant de préciser: «par contre, pour le solaire thermique, c’est le canton qui est responsable et nous pouvons faire quelque chose.»

Le récent projet de l’Office fédéral de l’énergie permet  par ailleurs de vérifier si le toit et les surfaces conviennent à une installation d’énergie solaire. Cette cartographie énergétique solaire du territoire, effectuée par drone, permet de se faire une idée plus précise des surfaces exploitables.

 

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