«Nous n’avons aucune idée à quoi ressemblait la bête, mais elle nous est précieuse!»
Un fossile en main, le conservateur de la section géologique du Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel Thierry Malvesy explique l’étonnante histoire des graptolites, des êtres vivants dont on ne connaît presque rien mais qui en disent beaucoup.
Très anciens – plus de 400 millions d’années, à la période du Silurien –, ces organismes ont laissé des traces sur passablement de rochers. «Ces animaux filtreurs microscopiques vivaient apparemment en colonie, dans une structure qu’ils construisaient. Celle-ci était formée d’une tige dure munie d’un certain nombre de branches où de petites loges abritaient les individus. Ce sont ces structures qui sont restées dans la pierre.»
Et justement, celles-ci – les traits clairs désignés par les marqueurs verts sur la photo – sont diablement intéressantes. Ou plutôt leurs changements successifs. «Ce groupe fossile évoluait très vite. Ces évolutions rapprochées...