«Les Neuchâtelois aiment boire neuchâtelois, mais ils aiment aussi les nuances et faire leur choix en fonction de la personnalité de chaque vigneron», souligne Cinzia Vouga dans la cour du domaine qu’elle gère avec son mari, Jocelyn. «Le 70% de nos ventes se fait depuis ici», renchérit ce dernier, qui classe son domaine de 6 hectares parmi les exploitations familiales, attachées au contact direct et à la proximité.
Il n’empêche, on entend parler allemand et même anglais. Et l’on croise beaucoup de jeunes.
A l’instar de Cinzia Vouga, Martin Porret confirme que ce genre d’événements attire aussi une nouvelle clientèle, qui a envie d’en savoir plus sur ce qu’elle boit. Avec sa sœur Sophie, ce jeune œnologue représente la sixième génération du domaine des Cèdres.
D’ici quelques années, ce sont eux qui le reprendront de leurs parents, Nicole et Jean-Christophe. Leur ambition? Proposer une palette large de goûts: frais pour les blancs, avec une recherche de finesse pour les pinots.
«Si tout le monde fait du bon vin dans le canton, ce sera bénéfique pour tout le monde», insiste Jacques Félix, de la Cave du Cep. Concurrents, parfois de points de vue divergents, les vignerons et encaveurs neuchâtelois veulent défendre leur petite place (4%) dans le monde viticole suisse. Avec leurs classiques chasselas et œils-de-perdrix, mais aussi leurs spécialités.
Chez Porret, cette année, un gamaret barrique; chez Vouga un doral, cépage issu d’un croisement de chardonnay et de chasselas; et pour Jacques Félix, un blanc de noir mousseux. Dehors, il fait chaud, le soleil tape. La vigne a pris de l’avance cette année.