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Le loto-bouse de la patience

18 juin 2007, 12:00

Cent minutes de déambulations diverses. Et, tout à coup, vers 18h30, un cri monte sur l'air des lampions du club-house du Football-club Bôle: «Elle l'a fait, elle l'a fait, elle l'a fait!» Sur la moitié ouest du terrain de Champ-Rond, un des deux jeunes b?ufs amenés par Robert Gygi a enfin déféqué. Le premier Loto-bouse du FC Bôle vient de vivre son moment essentiel, sinon son point culminant.

Un loto-bouse, du moins en ce début de XXIe siècle, marie l'aléatoire du comportement animal à la rigueur technologique. A Champ-Rond donc, ce samedi après-midi, pas d'autres lignes blanches sur le terrain, que celles qui servent à la pratique du football: «Le quadrillage en 4000 parcelles a été fait virtuellement, sur ordinateur», explique le président du club Michel Hofer.

Et sitôt la bouse lâchée sur le gazon, c'est un géomètre professionnel qui va vers elle pour déterminer ses coordonnées. Avec un prix principal de 3000 francs, on peut rigoler, mais il vaut mieux ne pas se tromper.

Pour choisir les héros du jour, Robert Gygi a consciencieusement joué la carte du hasard animalier: «J'ai pris les deux premières bêtes qui sont entrées dans la remorque.» Quand il en ouvre la rampe à 16h50, le FC Bôle a déjà gagné son pari sur le plan financier: plus de 3500 parcelles à cinq francs l'unité ont trouvé preneur.

Sur le terrain, le premier lâché commence par gambader avec une fringante vivacité: il galope deci-delà, envoie quelques ruades dans le vide et constate rapidement que le gazon est un peu ras pour faire un vrai repas.

Les minutes passent. «On est quand même cons à venir autour d'un terrain de foot pour y regarder une vache», lâche un spectateur. Gros pipi de l'animal après 25 minutes, espoir, rien.

Le bouvillon s'intéresse ensuite à un cône plastique, puis marque une attirance bien compréhensible pour la zone de la remorque où attend le titulaire de l'éventuelle seconde mi-temps. «Donnez-lui des dragées Fuca ou des figues!», entend-on près du bar.

Petit changement de règle à l'heure de jeu. On fait entrer comme prévu le second bovidé sur le terrain, mais on y laisse le premier.

C'est bien vu: c'est lui qui, après encore 40 minutes de paresse intestinale, finit par soulager lui-même et l'assistance. Lâchée sur deux parcelles, la bouse la plus attendue du week-end divise donc le gain entre deux gagnants. L'un d'eux connaît bien les lieux: il s'agit d'un des gardiens du FC Bôle. /jmp

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