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Le changement climatique en débat au Forum 360

Au programme du 13e Forum 360, à Neuchâtel, des exposés de Julien Perrot, biologiste, Martine Rebetez, climatologue, et Marc-Antoine Kaeser, historien, ainsi qu’une table ronde avec une étudiante de l’EPFL.

06 nov. 2019, 05:30
Anaïs Matthey-Junod, Martine Rebetez, Julien Perrot et Marc-Antoine Kaeser (de gauche à droite).

Le 13e Forum 360 a rassemblé trois conférenciers lundi soir autour du thème «Tourbillon climatique… et alors?»:  Julien Perrot, biologiste et fondateur la maison d’édition «La Salamandre», Martine Rebetez, professeure de climatologie appliquée à l’Université de Neuchâtel (Unine), et Marc-Antoine Kaeser, directeur du Laténium et professeur à l’Unine.

Anaïs Matthey-Junod, 22 ans, étudiante en master à l’EPFL, les a rejoints sur la scène du théâtre du Passage, à Neuchâtel, pour une table ronde. La parole a aussi été donnée à une apprentie et un lycéen via des capsules vidéo. Le rôle de modérateur était assuré par David Berger, journaliste parlementaire à la RTS. L’association Forum 360 a été fondée par des cadres et représentants d’entreprises de la région neuchâteloise. 

Julien Perrot: «Il y a une deuxième catastrophe»

«On nous annonce une catastrophe climatique, mais il y a une deuxième: l’effondrement de la biodiversité.» Julien Perrot a tiré la sonnette d’alarme: l’écosystème se consume depuis 50 ans et notre génération est potentiellement exposée à un cataclysme. «Parce que la biodiversité nous permet d’avoir de l’air, de l’eau et des sols fertiles qui produisent notre alimentation.»

Déforestation de la forêt amazonienne (à laquelle nous contribuons tous en consommant de l’huile de palme), disparition des insectes (75% en 30 ans), extinction des coraux dans les océans… «Mais tout ce que je vous dis là, vous le savez, je pense», a lancé le biologiste. Face à l’urgence de la situation, il a invité chacun à changer de paradigme, à revenir à un mode de vie plus écoresponsable et à secouer les leviers politiques de tous bords.

Martine Rebetez: «Un élément peut dérégler le tout»

Où en sommes-nous, où allons-nous? Les données présentées par Martine Rebetez interpellent: après une hausse d’un degré en un siècle, la température moyenne pourrait grimper de quatre degrés ou plus à moyen terme selon un scénario pessimiste. Fonte des glaciers, multiplication des jours de canicule et des événements météo extrêmes (pluies intenses, sécheresses), baisse de l’enneigement…

Déjà perceptibles, les conséquences s’inscriront sur le long terme, «car la planète est un système avec des réglages fins: la perturbation d’un élément peut dérégler le tout pendant longtemps», dit la climatologue. La scientifique a démontré, chiffres à l’appui, que si le niveau de CO2 a toujours varié au cours de l’histoire, il n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Les actions préconisées? La diminution de l’empreinte écologique individuelle et des mesures collectives pour réduire les émissions des bâtiments et transports en priorité.

Marc-Antoine Kaeser: «On peut craindre des crises massives»

«Mon rôle consiste à rappeler que les bouleversements climatiques ne devraient pas poser de problème à l’humanité, ils ne sont pas nouveaux. Mais à chaque mutation, il y a eu d’énormes baisses démographiques». Pour le directeur du Laténium Marc-Antoine Kaeser, les enseignements archéologiques montrent que l’homme a pu vivre sur tous les continents, dans tous les climats. Sauf que l’essor démographique actuel change la donne, parce que les ressources ne sont pas inépuisables.

Le réchauffement climatique provoquera un changement, voire un effondrement du système, analyse le professeur associé à la Chaire de préhistoire de l’Unine. «On peut craindre qu’il s’accompagne de crises massives ou de guerres.» Dans un siècle ou deux, la nature se sera appauvrie, l’humanité aura été contrainte de s’adapter, fut-ce au prix fort.

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