Les travailleurs indépendants le savent bien. A toujours uvrer en solitaire dans son petit coin, on finit par perdre de sa motivation et de sa créativité. Les espaces de coworking sont faits pour y remédier. A la mode dans les grandes cités, ils permettent aux travailleurs nomades de partager un espace avec d'autres semblables, de profiter ainsi d'un réseau et bénéficier d'une socialisation que l'on ne trouve finalement qu'en entreprise.
C'est le pari que veut tenter à Neuchâtel «Le Bureau», justement. Ce restaurant lounge récemment ouvert à la rue de l'Orangerie se destine à être un espace de coworking à disposition de tout un chacun. Pour une heure, une journée ou carrément au mois.
Le boulot au bistrot
Travailler au bistrot, certains trouveront le challenge impossible. Et pourtant. En dehors des heures de repas durant lesquelles il est un véritable restaurant, le local se métamorphose en espace de travail. «On y offre plus qu'une connexion Wi-fi», prévient Jean-Martin Peer qui a ouvert cet établissement d'un nouveau genre avec Daniel Chappatte.
Au «Bureau», les coworkeurs peuvent bénéficier d'une table de travail avec le silence nécessaire à la concentration, disposent d'une imprimante sans fil et d'une connexion Wi-fi à haut débit, d'un grand écran plat pour y faire des présentations. Et contrairement aux bars et restaurants classiques, personne ne viendra râler ici si le client derrière son écran d'ordinateur portable ne consomme qu'un café de l'après-midi Les coworkers pourront aussi envisager de donner au «Bureau» leurs rendez-vous, d'y tenir des réunions, des conférences de presse.
Mettre en commun les talents
«C'est surtout l'occasion pour ces travailleurs nomades de se rencontrer, d'échanger des idées, voire de mettre en commun leurs compétences», explique Jean-Martin Peer. L'idée est de former un groupe de membres, plus ou moins présents régulièrement, dont les talents peuvent d'additionner. Les professions visées se comptent plutôt dans la communication ou la création: graphistes, webdesigners, informaticiens, etc
Le groupe est actuellement en train de se former naturellement au gré des inscriptions.
Aller vers les entreprises
«A terme, nous pourrons aussi envisager des démarches proactives. C'est-à-dire aller à la rencontre des entreprises pour les avertir qu'elles peuvent trouver ici toutes sortes de compétences dont elles pourraient avoir besoin», ajoute Jean-Martin Peer qui voit déjà le «Bureau» comme une pépinière de spécialistes qui trouveront là une certaine visibilité vers l'extérieur.
Les tarifs pour profiter de l'endroit se veulent attractifs: cinq francs de l'heure, vingt pour la journée et 130 francs par mois. Et quand les coworkers auront besoin d'une petite pause, ils n'auront pas à aller loin pour prendre un café. «Nous leur garantissons même un rabais de 20% sur la carte et ceci durant les heures de bureau!» /PDL