La commune de Lignières voit ses déficits se creuser depuis 2016. Dans une interpellation, les autorités communales alertent le canton et demandent au gouvernement les mesures qu’il entend prendre «pour que la commune de Lignières retrouve des comptes équilibrés avec un coefficient fiscal décent». «Les comptes 2016 [de la commune de Lignières] bouclent dans le négatif à hauteur de 121 437 francs, ceux de 2017 à hauteur de 453 063 francs, et le budget 2018 prévoit lui un déficit de 736’800 francs», rappelle le texte.
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Dans sa réponse, Laurent Kurth a indiqué que la situation financière de la commune n’était pas aussi dramatique que ne le laisse entendre le Conseil général. Elle connaît une situation, rare pour une commune neuchâteloise, du point de vue de son patrimoine: il dépasse de 17% l’endettement.
Une décision du cercle scolaire
«Il est vrai que du point de vue du fonctionnement, c’est une commune qui a peu de recettes et connaît des charges importantes sur lesquelles elle a peu de maîtrise», reconnaît le ministre, qui conteste au passage «l’éternel report de charge du canton vers les communes» dénoncé par le texte.
Pour Laurent Kurth, 60% de l’insuffisance des ressources dont dispose la commune sont compensés par la péréquation intercommunale. Reste un important surcoût. Lignières compte 15% de sa population à l’école obligatoire, contre 11% en moyenne cantonale. Les charges scolaires qui en découlent font grimper les montants à charge du contribuable.
Sur ce point, Laurent Kurth disculpe le Château: les communes du cercle scolaire de l’Eorén ont décidé d’une clé de répartition des frais de scolarité en fonction du nombre d’élèves au lieu du nombre d’habitants de la commune. «Cette clé de répartition crée des disparités importantes entre communes et une certaine volatilité: il suffit qu’une grande famille vienne s’installer dans un petit village pour que cela représente 5 ou 6 points d’impôt».