Favoriser et développer les relations entre les institutions culturelles et les publics qui ne les fréquentent pas. Tel est l'objectif de la campagne lancée par Pro Helvetia en matière de médiation culturelle. Elle s'inscrit dans le cadre de la loi fédérale sur l'encouragement à la culture, qui entrera en vigueur l'an prochain. La Fondation suisse pour la culture a octroyé une somme de 120 000 francs aux villes de Bienne, La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel pour mener à bien 12 projets, dont quatre concernent ces deux dernières. Ils ont été présentés hier.
Casser les barrières, qu'elles soient financière ou culturelle, tel est l'objectif. Les moyens de l'atteindre diffèrent d'une ville à l'autre. «Neuchâtel est parti très vite», explique le chargé de communication de la Ville Patrice Neueunchwander. Le travail a été réalisé avec des classes de jeunes en transition, à savoir des migrants qui ne sont plus en âge de scolarité et ont des difficultés, notamment de langue. «Leur faire découvrir le Musée d'art et d'histoire et le théâtre du Passage pour qu'ils deviennent eux-mêmes médiateurs.»
Dans le cadre du Millénaire, la moitié d'entre eux a travaillé sur un projet autour des anciens poids et mesures en vigueur avant l'introduction du système décimal. «Un travail dont l'ensemble de la population sera bénéficiaire», souligne Marianne De Reynier Nevski, médiatrice de terrain. En effet, des tableaux d'affichage des prix en batz devraient prendre place dans les vitrines de certains commerces durant les festivités du Millénaire.
Le second projet consiste à organiser un concert dans le cadre du Passage de midi. Les jeunes ont choisi le groupe I am an elefant, préparer la communication et conçu l'affiche. Le concert se déroulera le 9 mars prochain.
A La Chaux-de-Fonds, les cinq musées ont établi le contact avec des membres des communautés africaines. Ceux-ci «vont amener d'autres membres de ces communautés à pousser les portes des institutions», confie Ludivine Oberholzer, la déléguée culturelle de la Ville de La Chaux-de-Fonds. Le tout au travers d'expositions ou de visites guidées, en collaboration avec les guides de Tourisme neuchâtelois, permettant un regard croisé sur les cultures. Les événements se dérouleront de mai à septembre.
Le TPR, lui, a invité des migrants à témoigner. Il a bénéficié de l'appui de l'association la Coquille. Ces migrants deviennent ainsi des auteurs. Leurs textes seront théâtralisés par des comédiens, explique Carine Baillod, médiatrice de terrain. Des pass pour les familles à prix réduit leur permettront «de venir assister avec leurs familles à différents spectacles». /dad