Unia accuse le fabricant de machines, aux mains de l'Américain Novellus, d'avoir licencié 13 personnes sans aucun plan social, d'avoir « saucissonné » ces licenciements en deux vagues pour éviter d'être soumis à la loi sur les licenciements collectifs, et de n'avoir pas cherché, auparavant, à limiter la casse par du chômage partiel.
Pas assez d'accompagnement
«Parmi les 13 personnes licenciées, cinq sont proches de l'âge de la retraite et trois on 20 ans d'ancienneté», dénonce Pascal Crespin, secrétaire syndical responsable du secteur industriel. «Et pour seule mesure d'accompagnement, l'entreprise n'accorde qu'un mois de salaire supplémentaire pour quatre d'entre eux.»
Les militants d'Unia avaient collé sur le sol des silhouettes de cadavres, allumé quelques fumigènes orange et distribuaient des tracts aux ouvriers se rendant à leur travail. Le tout visiblement sans grand écho, hormis la présence des médias, puisque aucun employé parmi les personnes licenciées n'a participé à l'action. «Mais on peut le comprendre : elles n'ont pas été libérées immédiatement par l'entreprise et n'ont pas forcément envie de se mettre au premier plan», note Loïc Dobler, secrétaire syndical chargé de l'industrie des machines.
Trop de pression
Voumard emploie environ 120 personnes à Hauterive. «Et il y a du travail jusqu'à la fin de l'année, certains ouvriers continuent de faire des heures supplémentaires, on leur met la pression», relève de son côté la secrétaire centrale d'Unia Catherine Laubscher.
«Nous avons rencontré deux fois la direction, sans succès. La seconde fois, on nous a menacé d'appeler la police», ajoute Loïc Dobler, pour qui l'attitude de la direction américaine tranche singulièrement avec celle des patrons de l'horlogerie : «Nous avons négocié des plans sociaux avec des indemnités de l'ordre de 60 000 francs Ici, on ne peut même pas discuter. Pourtant l'entreprise est conventionnée.»
Pas d'entretien
Arrivé à Hauterive sur le coup de 7h30, l'un des administrateurs américains de Voumard, David Celli, s'est fait huer par les militants d'Unia après leur avoir refusé un entretien. «Ce sont les méthodes à l'américaine: ils ne savent pas ce que veut dire le partenariat social», confiait un militant. /frk
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Selon Pascal Crespin, responsable secteur industrie d'Unia Neuchâtel, le syndicat a demandé sans succès l'ouverture de négociations pour un plan social. /as