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La championne d'échecs a imposé sa loi

06 sept. 2011, 08:27

De l'extérieur, elle ressemble à n'importe quelle jeune mère qui surveille sa fille un peu turbulente. Pourtant, Alexandra Kosteniuk, 27 ans, a été sacrée championne du monde d'échecs en 2008. Ce samedi après-midi à la Maladière centre, à Neuchâtel, elle s'apprête à affronter simultanément 32 joueurs neuchâtelois. Parmi eux, le président de la Ville Alain Ribaux, membre du club d'échecs local. «J'espère ne pas être le premier à être éjecté, je vais essayer de lui faire le coup du charme, ça devrait la déstabiliser», rigole l'élu.

Bientôt Patrick Hasler, vice-président de l'Association neuchâteloise des clubs d'échecs (ANCE), qui organise l'évènement, prend le micro et présente la championne russe. «Les échecs ne sont pas juste un jeu barbant joué par de vieux grincheux», lance-t-il en guise d'introduction. Il est 13h30 et la, ou plutôt les parties, commencent. Alexandra Kosteniuk, qui joue avec les blancs, passe tour à tour devant chacun de ses adversaires. A chaque fois, elle avance le pion du roi de deux cases.

Un joueur âgé de 8 ans

Parmi les 32 locaux, une seule joueuse. «C'est dommage, il y a très peu de femmes inscrites dans les clubs», regrette Patrick Hasler. Les jeunes, par contre ne sont pas en reste. Le benjamin du tournoi, Aghiles Bettouche, 8 ans, prends des cours à l'école d'échecs nouvellement ouverte à Neuchâtel. C'est sa première partie du genre, même s'il a déjà concouru dans quelques compétitions en Suisse romande. «Nous avons volontairement pris des joueurs de niveaux différents, pas simplement les meilleurs», explique Patrick Hasler. Après une demi-heure et une quinzaine de coups joués, le jeune Aghiles se retrouve en posture délicate... Un de ses camarades de l'école d'échecs et son père viennent lui prodiguer quelques conseils. «Mais c'est toi qui joues, c'est toi qui décides», précise le plus expérimenté de ses deux assistants. Alain Ribaux s'en tire mieux: il vient d'échanger sa reine contre celle de la championne russe et il est pour l'instant à égalité au niveau des pièces.

Brefs sourires et poignées de main rapides

Un peu avant 15h surviennent les deux premiers mats. Le brouhaha du centre commercial et la chaleur étouffante n'aident pas les joueurs. Mais Alexandra Kosteniuk ne marque aucun signe de déconcentration. Une demi-heure plus tard, au 24e coup, Aghiles est vaincu. Alors, balèze la championne? «Ouais, ça va...», lâche le garçon.

Bientôt, d'autres joueurs déclarent forfait. Pour chacun d'eux, Alexandra Kosteniuk a un bref sourire et une poignée de main rapides, avant de se replonger dans le jeu. Alain Ribaux, lui, s'en tire bien: «J'ai proposé match nul, elle a accepté. C'est inattendu.»

Il est 17h passées. Tandis que les commerçants du centre baissent les stores de leurs boutiques, les derniers joueurs se déclarent vaincus. Au total, trois ont obtenu un match nul; tous les autres ont perdu. D'un coup, la championne se détend. Souriant largement, elle signe des autographes pour la foule qui se presse autour d'elle.

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