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La barbe a la cote dans le canton de Neuchâtel

Les barbus sont de plus en plus nombreux à fréquenter régulièrement les barber shops pour un soin traditionnel. Une aubaine pour les barbiers du canton de Neuchâtel.

14 nov. 2018, 13:00
Coiffeur à La Chaux-de-Fonds, Julien Oberling a vu depuis deux ans la demande exploser pour des soins de barbe.

Dans la vitrine de tout barbier qui se respecte, les bandes de couleur rouge, blanche et bleue du Barber pole tournent en spirale dans un cylindre en verre. Cette enseigne distinctive et le logo Barber Shop ont investi plusieurs salons de coiffure dans le canton de Neuchâtel ces dernières années.

Dans le métier depuis plus de vingt ans, Julien Oberling et Ramón Arias jouent chacun à leur manière la carte de la tradition.

L’intérieur de leurs salons est aussi soigné que la devanture: chez le premier, le mobilier et les sièges d’époque ainsi que les décorations murales confèrent un charme rétro à l’endroit. Chez le second, le carrelage noir et blanc au sol rappelle les influences new-yorkaises du barbier. Julien Oberling est gérant du Salon Moderne à La Chaux-de-Fonds depuis onze ans.

Rendez-vous fixes toutes les deux à trois semaines

Lorsqu’il installe le logo Barber Shop sur sa vitrine il y a deux ans, il constate très vite une explosion de sa clientèle masculine: «Il devait y avoir une forte attente sur La Chaux-de-Fonds, car le logo a vraiment bien marché», renseigne le barbier.

Petit à petit, la clientèle s’est fidélisée. Certains barbus prennent maintenant des rendez-vous fixes toutes les deux à trois semaines. «Avec mes collaboratrices, on estime faire environ 60 % de coupe de cheveux. Le soin des barbes représente les 40 % restants de notre activité», poursuit-il.

Le «Barber Shop» que Ramón Arias gère avec sa future épouse Jessica a ouvert ses portes au mois d’août 2017 en vieille ville de Neuchâtel. La marque de fabrique de Ramón? Ses talents artistiques, qui le mèneront prochainement à Barcelone pour le championnat international de barbiers «Golden Chair».

 

Ramón Arias ira prochainement au championnat international de barbier «Golden Chair» à Barcelone. (Photo: Muriel Antille)

Un moment pour soi

Sébastien Jacot a profité de sa pause de midi pour faire un saut au Barber Shop de Ramón. «Quand j’étais gosse, j’accompagnais mon père chez le barbier et c’était un moment qui me fascinait. J’ai toujours porté la barbe mais depuis que je la laisse pousser plus longue, c’est important pour moi qu’elle ait l’air soignée et propre, surtout pour des raisons professionnelles», témoigne-t-il avant que le barbier incline le siège et commence à lui appliquer un gel.

Comme beaucoup d’autres barbus, le moment favori de Sébastien reste l’étape de la serviette chaude, lorsque le barbier lui emballe le visage pour ouvrir les pores de sa peau. «Ces quelques minutes de détente sont précieuses, il m’arrive même de m’endormir.»

Même si le rasage standard à la tondeuse électrique est toujours pratiqué, la formule traditionnelle avec le savon monté au «blaireau» et le rasage à la shavette séduit toujours plus d’hommes, selon Julien Oberling.

«On veut vraiment jouer le jeu et offrir au client le service le plus spécialisé possible. C’est important d’expliquer les gestes que l’on fait, de détailler les produits que l’on utilise afin qu’il puisse prendre soin de sa barbe au quotidien de la meilleure manière possible.»

 

Shampooing, huile, cire, ou rasoir: les indispensables de tout barbu bien soigné. (Photo: Christian Galley)

Un effet de mode?

Une chose est sûre, c’est que les barbesont repris du poil de la bête depuis une petite dizaine d’années. Lorsqu’on leur demande si le fait d’aller chez le barbierest un effet de mode qui pourrait se perdre d’ici peu, nos interlocuteurs désapprouvent.

«Même si le look hipster a donné une nouvelle impulsion à cette tendance de se rendre chez le barbier, la mode a déjà bien évolué depuis. On constate que ce sont plutôt la taille et la forme des barbes qui changent, mais l’habitude va perdurer. En principe, lorsqu’on est barbu, on le reste, surtout quand on commence à perdre ses cheveux avec l’âge et que l’on peut compenser avec la barbe», ironise Julien Oberling.

Méline Murisier

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