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L'impact d'une piste de débardage interpelle

20 oct. 2009, 07:49

Une nouvelle piste forestière, qualifiée de «saccage désolant» par un naturaliste qui l'a découverte récemment, provoque un spectacle pour le moins surprenant dans une zone encore assez naturelle de la côte sud-est de Chaumont. Recherches faites, son impact semble devoir être plus nuancé.

«Cette piste à machines de débardage avait été mise à l'enquête publique, avec mention d'un changement de la topographie ou de la nature du terrain», explique l'ingénieur forestier Jan Boni, responsable de ce secteur à l'Etat. «Je comprends que ça paraisse relativement impressionnant et intrusif, mais nous avons tout fait pour réduire au maximum l'impact, qui est surtout esthétique.»

Pro Natura-Neuchâtel confirme que ces travaux sont légaux. Elle n'y avait pas fait opposition, car sa priorité va à la protection de milieux plus sensibles que celui-ci. «Mais nous avons un conflit de conscience entre la nécessité d'entretenir la forêt, aussi pour sa biodiversité, et l'apparition d'engins de débardage toujours plus gros», avoue le chargé d'affaires de l'organisation, Philippe Hadorn. «Cette piste ne paraît pas trop nuire à la faune, mais à voir les photos, on est quand même un peu surpris par son ampleur dans une belle forêt encore peu touchée.»

Propriétés des communes de Cornaux et Saint-Blaise et de la corporation cressiacoise de Saint-Martin, ces forêts très raides étaient difficilement exploitables avec les chemins existants. Et des essais d'enlèvement des troncs par des treuils-grues ont révélé un coût jugé excessif. D'où la décision de réaliser cette piste à tracteurs, ainsi qu'une autre plus à l'est. Ce type d'accès permet, selon l'ingénieur, une sylviculture, des coupes et une évacuation plus fines, plus respectueuses de la nature qu'avec un câble-treuil.

Une pelle mécanique a taillé dans le sol une bande de 3m20 sur quelques centaines de mètres, largeur «conventionnelle et minimale» vu la taille des tracteurs actuels. Un brise-roche n'a été nécessaire que sur 50 mètres, et ce sont ces cailloux qui ont été utilisés pour stabiliser ce tronçon pentu et en courbe.

Bien qu'invisible de loin, ce cheminement n'est «pas très joli actuellement», admet Jan Boni. Mais au fil des ans, assure-t-il, la tranchée et ses talus se recouvriront de feuilles, de brindilles, d'humus, d'herbe et d'arbustes. «Elle ressemblera alors à d'autres pistes de débardage de Chaumont, interdites aux véhicules.»

Les organisations environnementales restent toutefois vigilantes. Car, note précisément Sylvie Barbalat, au WWF, «il existe déjà passablement de ce genre d'accès à travers la forêt». /axb

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