La première aquarelle qu’il présente est celle des ghats de Vârânasî, autrefois Bénarès. Ces escaliers bordent les rives du Gange où les pèlerins prennent un bain rituel et déposent leurs offrandes. «Je peins dans le flot de la vie selon mon ressenti des choses. Je suis un peintre de la sensation», détaille Aloys Perregaux. Il retranscrit la chaleur humide écrasante, étouffante de cette ville sacrée hindouiste par un ciel rouge et orange. «En réalité il est évidemment bleu, mais je l’ai représenté ainsi d’après la sensation du moment», indique l’artiste neuchâtelois.
Peindre d’après une photographie serait à ses yeux une aberration et le couperait complètement de toutes les vibrations pénétrant l’air qu’il insuffle à ses œuvres. Travailler au milieu d’une rue indienne n’est pas de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle. L’Inde sait en effet produire une impassible foule de curieux s’agglutinant autour du moindre évènement,...