«Je vous rappelle que ce n'est pas vous la victime. Le plaignant s'est retrouvé avec des testicules comme...» Le juge Olivier Babaiantz écarte les bras pour imager l'étendue des dégâts. Joseph*, 27 ans, la mine déconfite, suspend son argumentation.
Avant cette petite mise au point, hier, au tribunal de Boudry, le jeune homme, prévenu entre autres de lésions corporelles simples, d'injures, de discrimination raciale et de menaces, donnait sa vision des choses. «Je regrette beaucoup, mais ils couchaient ensemble depuis une année, il l'a mise enceinte, ils sont d'ailleurs toujours en couple. En plus, elle me disait qu'elle m'aimait! Ce sont eux qui m'ont dérangé dans ma vie.»
Joseph le leur fait savoir à sa manière l'année passée, un après-midi de juillet. Voyant Francky*, 44 ans, l'amant et patron de son amie Jessica*, en compagnie de cette dernière dans une voiture, sa jalousie s'est révélée pour le moins explosive. «On a ouvert la vitre, mon petit ami s'est approché et... tout s'est passé tellement vite», se rappelle Jessica, 27 ans.
Les deux hommes se bagarrent, Joseph traite son rival de «sale nègre», lui donne un coup de genou dans les parties génitales (selon la version du plaignant, il y en aurait même eu plusieurs). Une vitre d'une pizzeria de Neuchâtel se brise lors de la bagarre, Joseph se blesse à la main. Francky l'accuse d'avoir tenté de saisir un morceau de verre pour l'égorger. Joseph nie.
Le juge rendra son verdict dans deux semaines. Il inclura également une prévention de séquestration pour des faits remontants à 2007. La jalousie excessive de Joseph ne date pas du jour où il s'est su trompé. Le jeune homme a aussi enfermé sa compagne dans leur appartement pour l'empêcher de sortir... /ssa
*Prénoms fictifs