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Ils racontent le quotidien du Bain des Dames d’antan

Né d’un texte retrouvé un peu par hasard dans un placard, «Le Bain des Dames» est devenu un spectacle pour une voix et deux instruments. Il évoque ce lieu tel qu’il était il y a un siècle. Les Mercredis de l’histoire le font revivre cette semaine à Neuchâtel.

07 oct. 2019, 11:00
Accoudé à la rambarde du Bain des Dames, situé non loin de l'embouchure du Seyon, à Neuchâtel, le trio ayant créé le spectacle. De g. à d., Sassoun Arapian (piano et composition), Fabienne Vuilleumier (récit) et Colas Vuilleumier (batterie et composition).

Un texte retrouvé dans une armoire, d’abord jeté à la poubelle puis récupéré. Lorsqu’il y a dix ans, elle met la main sur ces pages noircies il y a près d’un siècle, Fabienne Vuilleumier ignore encore ce qu’elle en fera. Même si elle sait, intuitivement, qu’elle doit «faire quelque chose avec ça».

Ça? Le récit de dix ans d’une vie, dans un lieu magique et parfois mystérieux quand il est enveloppé par les brumes lacustres, le Bain des Dames de Neuchâtel. Jeanne (elle l’appelle ainsi, même si ce n’est pas son vrai prénom) a 9 ans; pauvre, sa maman vient s’établir dans la ville qui l’a vue grandir, afin d’y obtenir un soutien. Nous sommes en 1919, au sortir de la Grande Guerre, les autorités lui confient le poste de gardienne du Bain des Dames.

Les pieds gelés et humides

Jusqu’en 1929, Jeanne raconte le quotidien de cette institution réservée aux femmes. Elle décrit les bourgeoises de Neuchâtel et les femmes d’origine plus humble, venant s’adonner aux joies de la baignade à l’abri des regards masculins. Reflets d’une époque et d’une société. Reflets d’une vie parfois dure aussi, dans un logement exigu, glacial en hiver, où l’on a souvent les pieds gelés et humides. Mais il y a le cadre, ce lac qui envoûte autant qu’il effraie, lorsqu’il gronde et roule de grosses eaux.

Partition originale

C’est cette histoire-là que Fabienne Vuilleumier, conteuse, a remodelée, pour en faire le cœur d’un spectacle, avec la complicité de Didier Kowarsky, directeur artistique, et surtout de ses deux musiciens, son fils Colas, batteur, et Sassoun Arapian, pianiste. Les deux compères, qui partagent plus de dix ans d’aventures musicales, accompagnent le récit, le soutiennent, en ponctuent les temps forts, avec la partition qu’ils ont eux-mêmes écrite.

Créé en avril au Bleu Café, à Neuchâtel, puis rejoué à quelques reprises jusqu’en juin, «Le Bain des Dames» a été bien accueilli. Et il a séduit Jean Dessoulavy, un des protagonistes des Mercredis de l’histoire. Il a convaincu le trio de jouer son spectacle dans le cadre de ces rendez-vous dédiés à l’histoire régionale, ce mercredi, au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel. «J’ai trouvé magnifique ce spectacle, dont la force est de valoriser la «petite» histoire locale et de l’inscrire dans la grande.» 

Dans son contexte

Ce mercredi, l’historien interviendra donc au début de la soirée, afin de resituer le récit de Jeanne dans son contexte. Autour de la question: «En 1919, on en était à quoi, à Neuchâtel?» 

Pour la «petite» histoire, justement, ce spectacle a bien failli ne pas voir le jour. Un des fils de l’auteure du texte d’origine, contacté par la conteuse, a d’abord refusé qu’on y touche. Avant de se raviser, ayant obtenu qu’elle supprime le vrai nom de sa mère. «Après avoir assisté à la première, il m’a pris dans ses bras», raconte Fabienne Vuilleumier. «Il a été visiblement ému de découvrir une histoire qu’il ne connaissait pas…»

Infos pratiques

«Le Bain des Dames», spectacle pour une voix, un piano et une batterie. Mercredi 9 octobre, 18h30, au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, dans le cadre des Mercredis de l’histoire. Infos et autres dates sur www.labatoille.ch.

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