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Il reprend la laiterie de ses parents

Les années passent et la laiterie de Corcelles ne trépasse pas. Si les petits commerçants peinent souvent à trouver des successeurs, la laiterie, ouverte depuis un demi-siècle dans le village, a trouvé le sien en la personne de Jérôme Raboud, 25 ans.

27 déc. 2010, 08:29

Laiterie. Le terme sonne avec un brin de nostalgie. Pas aux oreilles de Jérôme Raboud. A 25 ans, il reprend la laiterie familiale à Corcelles, Grand-Rue 36, dès l'année prochaine. «Mon père m'avait toujours dit qu'un jour je lui succéderais. Je connais la laiterie depuis tout gamin, mais je n'étais pas du tout intéressé. Je voulais surtout aller voir ailleurs!»

Ce qu'il a fait... dans la grande distribution. Son CFC en poche à 17 ans, Jérôme Raboud travaille chez Manor, puis chez Coop. «C'est un tout autre monde. On y brasse des milliers de francs, des tonnes de marchandises.»

Un univers qui lui réussit bien, puisqu'il grimpe les échelons jusqu'au statut de cadre. «Mais responsable de supermarché implique beaucoup d'investissement. Alors on s'est demandé, avec ma femme, qui travaille aussi dans la branche, s'il ne valait pas mieux le faire pour nous!»

Et puis, ajoute le jeune homme, «ça tombait bien, mes parents approchent de la retraite...» Sa mère travaille à la laiterie depuis 31 ans, mais l'enseigne fait partie du village de Corcelles depuis bien plus longtemps. «Au moins un demi-siècle», précise-t-elle.

S'il reste les effluves de fromage, les boilles ont bel et bien disparu. «On faisait aussi nous-mêmes les affinages. Mais tout ça, c'est fini. Pour des raisons de normes d'hygiène essentiellement», raconte le jeune homme.

D'ailleurs, pour vivre longtemps, difficile de ne carburer qu'aux produits laitiers. Les Raboud misent sur un régime varié. «On doit se diversifier. Vendre des fruits et légumes, faire aussi épicerie. Il faut vivre avec son temps!»

Alors que d'autres laiteries peinent à trouver des successeurs - celle de Cortaillod ferme d'ailleurs ce mois pour cette raison - Jérôme Raboud est plus motivé que jamais. «Le contact avec la clientèle me manquait dans la grande distribution.»

Le jeune homme mettra à profit son expérience. «Notamment dans la présentation des produits. Mais on ne peut pas que copier les grands magasins, il faut aussi se différencier.» Pour le reste, il continuera à miser sur les valeurs «sûres» comme la proximité, la livraison à domicile (qu'il effectue déjà gratuitement pour les gens qui n'ont pas le temps, qui sont trop âgés ou à mobilité réduite) et sur la qualité des produits.

«Je pars optimiste dans cette nouvelle aventure. Même si je sais que c'est un travail difficile, qui commence à 5h du matin et qui se termine à 20h le soir...»

Quant à la concurrence de ses anciens employeurs, Jérôme Raboud ne la craint pas trop. «On a la chance à Corcelles de ne pas avoir de grandes surfaces dans les environs. Il y a bien eu des projets, mais ils n'ont jamais passé. ça a sauvé les nombreux petits commerces du village.» /SSA

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