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Il écope de quinze mois pour s'en être pris à sa petite amie

Un jeune homme d'origine afghane a comparu aujourd'hui au tribunal correctionnel de Boudry pour des violences contre sa petite amie. Verdict: quinze mois de prison sans sursis.

20 oct. 2009, 17:04

C'est à sa première déception amoureuse, à 18 ans, qu'Abdul*, «en suivant les mauvais conseils d'un ami», s'est mis à consommer des pilules thaïes. Pour oublier sa souffrance sentimentale. Il est aujourd'hui âgé de 24 ans. Arrivé en Suisse en décembre 2000, ce jeune Afghan a été pendant plusieurs années un consommateur de métamphétamines. Et même un intermédiaire, comme disent les magistrats pour laisser entendre qu'il en a aussi un peu dealé.

En exécution de peine anticipée depuis onze mois à l'établissement pénitentiaire de Gorgier, il comparaît aujourd'hui au tribunal correctionnel de Boudry. Parmi les chefs d'accusation avancés contre lui: des faits d'une rare violence conjugale. Dans la nuit du 19 octobre au 20 octobre 2008, sous l'effet d'une consommation massive d'excitants mélangés à une forte dose de calmants et d'alcool, il devient hyperviolent et s'en prend à sa petite amie.

L'état de sa compagne, après la nuit de torture psychologique et physique qu'il lui a fait subir, est si alarmant qu'il effraie même le médecin légiste. Dans son rapport, il souligne que les lésions corporelles provoquées par les actes d'Abdul n'entraîneront pas de suites graves, mais cela aurait pu.

Ce matin, entre autres en raison de cette violence hors du commun, le procureur Nicolas Aubert a demandé contre lui une peine de quatre ans de privation de liberté, à laquelle doivent être déduits les onze mois d'exécution de peine anticipée et sa détention préventive.

La petite amie d'Abdul, qui avait dans un premier temps déposé plainte contre lui, s'est ensuite ravisée. Elle n'attend aujourd'hui qu'une chose: «Que tout ça soit fini, afin que nous puissions mettre le cap sur nos projets: le mariage, des enfants et des voyages.»

Oubliées, les violences qu'elle a subies! Elle déclarait même, ce matin, en avoir exagérées certaines, par envie, au moment de sa déposition contre lui auprès de la police, et du juge d'instruction, «de faire payer Abdul pour le mal qu'il m'avait fait». Pas si convaincu par ce soudain changement de version, le procureur se l'est expliqué par l'envie frénétique de la jeune femme de se retrouver au plus vite aux côtés de son petit ami, avec lequel l'histoire d'amour continue, malgré tout.

Le verdict est tombé cet après-midi. Le jeune homme a été condamné à 15 mois de privation de liberté sans sursis, sous déduction de nonante jours de préventive et 135 jours d'exécution de peine anticipée. Il a également été astreint à suivre un traitement psychothérapeutique ambulatoire qui lui soit adapté. Les frais pénaux de 8000 francs ont été mis à sa charge. Le condamné, déjà détenu à l'établissement Bellevue à Gorgier, a été maintenu en arrestation une fois le verdict prononcé. /sfr

*prénom fictif

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