Gérald Comtesse s’est éteint le 9 février à l’âge de 77 ans après un long combat contre la maladie. Inlassable ambassadeur des peintres neuchâtelois, artiste lui-même, ce «grand maître de la couleur», pour reprendre la formule de l’historien de l’art Walter Tschopp, laisse une œuvre figurative puissante.
A contre-courant
Le peintre, qui faisait si bien vibrer les eaux de Venise et de l’Areuse, se moquait de l’écume des choses. Dès les années 1960, en plein triomphe de l’abstraction, le jeune Neuchâtelois se lance dans des compositions jugées à l’époque d’un autre âge: portraits, scènes de genre, natures mortes.
Et un demi-siècle plus tard, en 2010, lors d’une rétrospective au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAHN), on retrouve un artiste fidèle à ses convictions premières. Toutefois, la palette sombre des débuts s’embrase dans d’insolents incendies et le trait robuste des premières natures mortes se laisse caresser par de trompeuses évidences....