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Hommage à Christian Wolfrath

07 juil. 2011, 08:02

Mon frère cadet, Christian, est décédé lundi en début de soirée sur la route, à 66 ans, victime d'un tragique concours de circonstances.

L'un de ses loisirs préférés, la pratique du motocyclisme - dont il tenait une rubrique d'essais pour nos journaux - l'a mené vers une issue fatale.

Sur l'A1, respectant strictement le code de la route, sur son siège, il s'est affaissé, chutant ainsi pour aller s'écraser contre un panneau de signalisation.

Il s'était retiré de sa fonction de directeur technique de la Société Neuchâteloise de Presse fin 2004 et jouissait d'une retraite active, dynamique et heureuse.

Dès sa jeunesse, il portait dans ses gènes celui des arts graphiques, hérité des quatre générations de Wolfrath qui l'ont précédé. L'immersion fut précoce puisqu'elle se fit comme apprenti conducteur de presse typographe à l'Imprimerie Centrale de Neuchâtel. Puis il a gagné ses galons de cadre dans une école d'ingénieurs à Stuttgart. Après ces quatre ans passés en Germanie, il revient à Neuchâtel et entre, en 1972, à la direction de l'Imprimerie Centrale et de la Feuille d'Avis de Neuchâtel.

C'est ensuite l'enchaînement des grandes mutations de la branche et de l'entreprise auxquelles Christian a apporté des contributions déterminantes.

Premier acte: l'abandon progressif du plomb, mais surtout la mise en place des machines de composition (électronique + digitalisation) et d'impression (rotative) qui jetaient au rancard le procédé typographique attribué à Gutenberg dès le 15e siècle.

Christian le rappelait lors d'une interview en 1997: «Quand j'ai commencé (réd: en 1972), ça n'allait pas aussi vite que maintenant. Mais on sentait que le plomb arrivait en bout de course».

Et déjà la course effrénée était très engagée: le lancement de l'appareil de production ultramoderne et son enveloppe immobilière de Pierre-à-Mazel. Ce fut le plus gigantesque projet de notre génération Wolfrath, qui nous a propulsés, mon frère, moi et toute l'entreprise vers le 21e siècle.

Mais qu'est la technique sans l'homme? Je dois trier parmi les nombreux qualificatifs qui caractérisaient Christian: loyal et fidèle avec tous ceux qui traitaient avec lui. Quelques fois trop bon enfant; mais par une gentillesse naturelle à laquelle il savait fixer des limites raisonnables. Il aimait par-dessus tout côtoyer les autres, donner et recevoir.

Il avait une manière très attachante de lier des liens sociaux avec ses copains d'études, au travail, quand il fallait tirer le char ou serrer les rangs dans l'adversité. Dans cet esprit, il a œuvré dans la communauté professionnelle notamment pour former les jeunes et accompagner le personnel dans les mutations technologiques.

On retrouve le même profil de compagnon dans sa pratique des sports: d'abord le football, ensuite le vélo, et plus récemment la navigation à voile en haute mer et les randonnées à ski.

Pour compléter l'évocation du respect que nous lui devons, nos pensées vont à sa famille. Là aussi il y a développé, avec Marie-Madeleine, sa chère épouse, des liens d'une ferveur et d'une force admirables.

C'est donc à cette famille que nous voulons apporter l'expression de nos sincères condoléances et notre profonde sympathie au nom de tous ceux qui partagent notre affliction.


Fabien wolfrath
Président du conseil d'administration de la SNP Société Neuchâteloise de Presse SA

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