Dans cette exposition en forme de storytelling construite par Gina Proenza (*1994), on marche sur des surfaces instables, à deux orteils de trébucher sur le marginal, l’anecdotique ou… le mythique. Car la récente lauréate de la Bourse Leenaards se plaît à construire ici des récits hybrides, mélange de réminiscences aux accents amérindiens, de faits divers voyeuristes et de références lettrées.
Des mots volés à la narration
Par une suite d’installations et de pièces épurées, voire expurgées de leur sens initial, l’artiste, basée à Lausanne, dévoile ainsi un univers mouvant où le spectateur est amené à endosser différents rôles: de l’enquêteur pour retrouver les mots volés à la narration («Traductrice cleptomane»), au prisonnier (de lui-même?) qui cherche à s’échapper par des draps noués («L’ami naturel III»), nous évoluons dans son espace comme dans un jeu de rôles. Et presque tous les sens sont sollicités.
L’histoire est un jeu
D’ailleurs, le ludique...