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Fleuve mensonger à Venise

29 oct. 2011, 06:50

Lelio Bisognosi est un intarissable menteur. Lui s'en défend; il ne fait que répandre de «spirituelles inventions», qui, invariablement, servent ses intérêts souvent galants. La comédie «Le Menteur» de Carlo Goldoni, jouée depuis jeudi soir et jusqu'à demain à la salle des spectacles de Saint-Aubin, est une plaisante intrigue vénitienne du 18e siècle sur le thème de la séduction et des moyens parfois «spirituels» à employer pour que celle-ci réussisse. La troupe amateure de «La Mouette» l'interprète en toute légèreté, portée par d'excellents acteurs, qui confèrent truculence et «italienneté» aux personnages.

L'intrigue, comédie oblige, est truffée de quiproquos, mais se laisse ainsi résumer: aussi élégant dans la forme que menteur dans le fond, Lelio, enfant de Venise parti à Naples, revient sur ses terres. Dès son arrivée, il courtise la fille d'un docteur, dont Florindo, jeune bourgeois, est follement, mais pleutrement amoureux. Habile distillateur de mensonges, Lelio profite de toutes les malheureuses attentions de son rival, s'arrogeant mérites et titres qui ne sont pas siens. Tandis que Florindo soupire, Lelio rit. Mais les mensonges tels les boomerangs, volent dans l'air et reviennent vers le lanceur. Qui bien vite ne sait se sortir des toiles mensongères qu'il a lui-même tissées.

L'acteur qui campe Lelio est brillant dans son insolente - et ridicule - assurance. Son déni des réalités rend fou son père et le docteur Balanzoni, pittoresques personnages, qui parlent en français et jurent en italien. La mise en scène de Natacha Astuto, moins judicieuse sur certains choix (la balourdise d'Arlequin, les défauts de prononciation d'Ottavio), laisse en tous les cas une fort belle impression.

«Le Menteur» à la salle des spectacles de Saint-Aubin par «La Mouette».
Représentation ce soir à 20h30 et demain à 17h. «Spaghettis-bolo» offerts après le spectacle.

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