Mélange d'odeurs. Bousculade de saveurs. Collisions d'amitiés retrouvées. Flux et reflux. Fleuve humain, foule vite compacte. La Fête des vendanges de Neuchâtel est un caléidoscope où chacun élève son cru au goût des grappes qu'il ramène au chais.
Comme l'a dit hier soir Willy Zahnd, maître des Caves de la Ville de Neuchâtel depuis 1983 et jusqu'à... hier soir, justement: "J'ai la passion pour faire du vin, mais pas le vocabulaire... Je suis comme "Rodgeur" Federer qui a dit 'Moi, je fais du tennis, à vous les journalistes de trouver les mots'."
Sur l'estrade de la tente officielle, maître Zahnd a tenu le crachoir un bon moment. Distribuant force mercis à son équipe, aux officiels, glissant des allusions obscures pour les non-initiés, il a savouré ce début de soirée sans réserve, s'attirant les vivats de la foule. On lui a remis officiellement la Gerle d'or, comme d'ailleurs l'an dernier et pour la troisième fois de sa carrière. Pour marquer le coup, il a fait monter plein de gens sur la scène et a débouché un flacon de grande taille.
Le Champréveyres AOC 2011 des Caves de la Ville n'a pas été distingué que par les petits copains neuchâtelois du maître de chais. Son étiquette n'arbore pas moins de trois autocollants: celui du Mondial du chasselas et celui du Grand prix du vin suisse, où il figure parmi les six finalistes.
Sur scène avec ses collègues, le conseiller communal Olivier Arni s'est souvenu de ses années d'animateur de jeunesse, poussant l'assistance à exprimer l'enthousiasme collectif avec de grands gestes des bras conclu par un vigoureux: "Santé! Et large soif!" Un conseil aussitôt suivi, cela va de soi, sous l'oeil humide des confrères Vignolants, Goûte-Vin, Olifants et Chevaliers de la Cave de Bevaix. Hors la tente, la foule s'écoule... LBY
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