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Elles en ont assez de ranger et préfèrent déranger

15 juin 2011, 09:19

Du fuchsia et du bruit partout. Il fallait être au moins aveugle et sourd pour ignorer le cri de révolte qu'ont poussé de nombreuses femmes et quelques hommes hier dans le centre de Neuchâtel. Comme d'autres mouvements ailleurs en Suisse, les membres du collectif du 14 juin commémoraient l'inscription dans la Constitution fédérale du principe d'égalité femme-homme.

«C'est une belle journée d'action. Beaucoup de gens ont suivi, et ceux qui travaillent dans les boutiques réservent encore des surprises», prévient Pascal Crespin, membre du syndicat Unia et donc du collectif du 14 juin. A l'approche de 14h06, lui et les autres sympathisants de la cause aiguisent leurs armes en vue du tintamarre qu'ils ont promis.

Leurs armes? Des bouteilles en plastique remplies de sable ou de gravier, sortes de maracas improvisés, des pots de peinture vides que l'on frappe avec un bâton... Et la palme de l'originalité revient sans contestation possible à Yvonne, qui a choisi un ancien moulin à café et une spatule de cuisine en bois pour se faire entendre. Des sifflets avaient aussi été distribués.

Répartis aux quatre coins du centre-ville les manifestants espèrent bien rallier à leurs initiatives quelques commerçantes. Et ça marche! Dans la rue du Seyon, deux dames se tiennent sur le pas de leur boutique, sifflet hurlant. «Mon patron m'a permis de sortir. On fait ça pour nos filles et petites-filles», racontent-elles en riant.

Les jeunes du collectif Agrafe eux aussi s'étaient mobilisés. Outre, leur participation au vacarme, ils ont tenté d'interpeller les passants de diverses manières. Camille Leuenberger, leader du mouvement, a promené un «ticket de l'égalité» sur un caddie à travers la place Pury. Un rouleau de papier destiné à recevoir les messages de soutien des promeneurs. Le ticket sera ensuite affiché dans une rue. «Ça vient de la rue pour la rue», explique-t-elle.

Malgré un accueil globalement enthousiaste, la cause de l'égalité femme-homme ne fait pas encore l'unanimité. La députée Marianne Ebel en a fait l'amère expérience ce matin. Alors qu'elle distribuait des flyers avec le programme de la journée, un homme lui a arraché ses tracts des mains sans motifs clairs. / gve

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