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Drame de l'Highlander: le meurtrier et son complice retournent en prison

L'homme qui avait poignardé à mort un client du Highlander, à Neuchâtel, a été condamné à 14 ans de prison. Le propriétaire de l'arme a écopé de cinq ans.

28 sept. 2012, 12:00
Un client du Highlander avait été poignardé à mort dans la nuit du 24 au 25 février 2011.

"Quel que soit le code moral que l'on se fixe, la vie d'un être humain devrait l'emporter en toute circonstance: sur la précipitation, sur la vengeance... Ça n'a malheureusement pas été le cas dans cette affaire" .

C'est avec ces mots que la présidente du Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers, Shokraneh Habibi Amini, a résumé hier le sentiment de la cour, au moment de communiquer son jugement aux prévenus dans le procès du meurtre du Highlander.

Plus tôt dans l'après-midi, l'avocat d'Admir*, le meurtrier présumé d'un client de la discothèque poignardé la nuit du 24 au 25 février 2011 avait tenté de soutenir que le dossier comportait trop de zones d'ombre pour qu'on son client puisse être condamné pour meurtre.

"Il est socialement correct de désigner un coupable, car le système peine à se satisfaire d'un échec" , avait lancé Me Pierre-Henri Dubois. "Mais la justice doit être tout particulièrement exigeante pour désigner le responsable. Le moindre doute dans l'établissement des faits doit profiter à l'accusé." Il avait demandé à la cour de ne pas condamner son client pour meurtre, mais seulement pour rixe, et de lui infliger une peine avec sursis.

Son confrère Me Christophe Schwarb, défenseur de Stéphane*, le propriétaire du couteau accusé lui de complicité de meurtre, avait suivi un chemin semblable. En substance, il avait affirmé que lorsque Stéphane avait remis le couteau à Admir, son client ne pensait qu'à une bagarre, pas à un meurtre.

Soulignant les "importantes carences intellectuelles" de Stéphane, il avait estimé que celui-ci n'était pas non plus coupable de rixe, puisque même s'il avait provoqué les bagarres dans, puis hors du Highlander, il s'en était ensuite tenu à l'écart. L'homme de loi avait demandé l'acquittement pur et simple de son client.

Froideur et grande cruauté

Les juges n'ont suivi ni l'un, ni l'autre. Après une longue délibération - le jugement, prévu à 18h, a été rendu vers 19h30 -, la présidente du tribunal a annoncé que la cour s'était pour l'essentiel ralliée à la version des faits présentée mercredi par le représentant du Ministère public.

Admir a été reconnu coupable de meurtre et de rixe. "Même s'il conteste la quasi-totalité des faits, c'est pourtant lui, et lui seul, que les témoignages et les éléments techniques désignent comme étant l'auteur des coups de couteau. Il a agi avec froideur et une très grande cruauté."

Il a été condamné à quatorze ans de prison, dont devront être déduits 580 jours déjà passés derrière les barreaux.

Son comparse Stéphane, le propriétaire du couteau, a été reconnu coupable de complicité de meurtre, mais pas de rixe, faute d'éléments prouvant qu'il avait participé aux bagarres.

"Mais le fait de donner le couteau à Admir a eu une influence énorme sur la suite des événements" , a estimé la présidente. Stéphane a écopé de cinq ans de prison, moins 578 jours déjà passés à l'ombre.

Quant à Enis* et Enkel*, les deux autres prévenus, ils ont été condamnés respectivement à 12 et 15 mois de prison, les deux avec sursis, pour rixe.

Les deux frères ont quitté le tribunal libres, contrairement à Admir et Stéphane, qui en sont sortis menottés et sous bonne garde.

*Prénoms fictifs

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