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Dictée à Neuchâtel: Marceline, 87 ans, 0 faute

La 21e édition de la Dictée tous âges, organisée par l’Université du 3e âge, a attiré une centaine de personnes ce vendredi. Lycéens et aînés ont défié les pièges de la langue française, à l’aula des Jeunes Rives, à Neuchâtel.

22 mars 2019, 19:22
La concentration était de mise, durant la Dictée pour tous.

«Mais pourquoi cet adjectif ne s’accorde pas avec le mot qui le précède?» Rires, exclamations, ou encore protestations… l’ambiance ressemble presque à celle d’un match de football. Mais dans les gradins de l’aula des Jeunes Rives se trouvent non pas des supporters, mais des sportifs d’un genre inhabituel. Munis de stylos, ils défient un adversaire de taille: l’orthographe.

Organisée depuis 21 ans par l’Université de Neuchâtel du 3e âge dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie, la Dictée pour tous a attiré une centaine de personnes ce vendredi 22 mars. Des participants de tous les âges (ou presque), lycéens comme retraités.

Les aînés, rois de l’orthographe

Une fois la dictée terminée, c’est l’heure des corrections. Les mots et les accords qui ont donné du fil à retordre au public sont décryptés et expliqués. Certains tentent de convaincre les organisateurs d’annuler leur faute mais c’est peine perdue. Liliane, 89 ans et fidèle participante, s’en sort avec quatre fautes: «Je viens pour le plaisir, j’ai toujours aimé le français et j’apprécie de voir de quoi je suis capable malgré mon âge».

Chez les trois classes de lycées de la ville présents, le meilleur résultat est celui de Noa, 16 ans (neuf fautes). C’est le subjonctif imparfait qui a posé quelques problèmes à cette élève de Denis-de-Rougemont. Certains camarades de classe avouent à demi-voix leurs résultats: douze, dix-sept, neuf, vingt-quatre fautes.

A première vue, les personnes âgées s’en sortent mieux que les étudiants. «Je pense que c’est parce qu’ils ont plus de vécu que nous. Ils ont donc acquis davantage de vocabulaire», explique Elisa, 16 ans.

Phrase joker

Pour départager les ex aequo, une phrase joker est lue après la dictée. Elle est composée d’un savant mélange de mots compliqués et largement méconnus: «sycophante», «bacchanales» ou encore «billevesées».

Cette année, une seule personne est parvenue à un sans-faute dans les deux épreuves. La reine de l’orthographe se prénomme Marceline, et elle participe à l’évènement depuis sa création. Agée de 87 ans, elle n’en est pas à sa première victoire.

Férue de lecture et de mots croisés, Marceline avoue fonctionner à l’instinct: «L’orthographe, c’est une question de mémoire visuelle. Je ne pourrais même pas vous expliquer pourquoi j’écris un mot comme cela et pas autrement. Je ne connais pas les règles de grammaire. Si on me parle de complément d’objet direct avec un auxiliaire, je ne comprends rien!»  

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