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Des mûres qui ne comptent pas pour des prunes

Dans le royaume végétal d'Aloïs Balthasar Stein, les mûres sont uniques!

15 juil. 2011, 10:24

«On peut carrément les écraser avec la langue.» Producteur de variétés rares ou anciennes à Chez-le-Bart, Aloïs Balthasar Stein se délecte de grosses mûres noires et bien mûres. Juteuses à souhait et ennemies jurées des T-shirts blancs, ces Morus Nigra sans queue sont foncièrement différentes des mûres habituelles, qualifiées communément de «roses». Produites sans l'aide d'engrais, elles se révèlent surtout  douces, goûteuses; comme gorgées de suc liquoreux. «En Allemagne du Nord, après la guerre, on s'en servait pour teindre le vin qui n'était pas assez rouge.» Dans son royaume végétal à Chez-le-Bart, le jardinier allemand cultive en fait une espèce surchoix, originaire de Chine. Et en cette période propice du mois de juillet, les nouveaux fruits se ramassent  chez lui à la pelle.

Un arbre en or
Prolifique au Moyen-Orient, la Morus Nigra est denrée rare en pays neuchâtelois.  «Il paraît qu'il y a deux ou trois arbres dans le canton, mais qui sont déjà vieux. Personnellement, en tous cas, je ne les ai jamais vus.»

D'après Aloïs Balthasar Stein, obtenir un plant fait l'objet d'une «commande spéciale», auprès des pépiniéristes. «C'est tellement cher qu'ils n'en ont pas en stock.»

Valant près de CHF 150 francs, une bouture est toutefois gage de corne d'abondance. Car ces mûres noires abondent aux branches du mûrier de Chez-le-Bart. Un arbre massif, luxuriant, qui bien que taillé régulièrement, atteint plus de six mètres de haut.
Le jardinier récolte chaque été des mûres à profusion. «Presque des centaines de kilos», selon lui. Et ceci durant quatre bonnes semaines. Ce qui représente quasi le triple d'une production usuelle. «La récolte des roses ne dure en général pas plus qu'une semaine ou 15 jours.»

Voisins heureux
Produites essentiellement dans le Sud de la France et au Tessin, ces mûres noires pourraient l'être aisément dans le Littoral. «N'importe où au bord du lac», à en croire le producteur. Qui possède un terrain ad hoc y  renonce pourtant. Pour des raisons pratiques, la plupart du temps. «Quand elles tombent par terre, ça fait quand même des tâches partout.»

Reste qu'au risque de laisser des traces, ces délices noirs font maintenant le bonheur de tout un quartier. «J'ai planté plusieurs marcottes (branche imbue de racine après séparation d'avec la plante mère) chez les voisins. Ils veulent tous  avoir ces mûres chez eux depuis qu'ils les ont goûtées!»

Les amateurs de cueillette repartent quant à eux avec de pleins paniers. Et à moindres frais! Qui ramasse les mûres lui-même s'en tire à CHF 10 francs le litre. Une tâche d'une heure qui vaut la peine, et à laquelle les gens s'adonnent, semble-t-il, bien volontiers.

Le plein de vitamines
Juteuses et savoureuses, ces mûres noires de Chez-le-Bart sont aussi minées de vitamines C et K. «C'en est bourré! Et même de sels minéraux.» Un trésor gourmand pour qui manque de fer ou de magnésium.

Notons, de surcroît, qu'au vu des conditions climatiques actuelles, le jardinier prévoit une cueillette possible jusqu'en août.

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