Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Des corps libérés dans un décor urbain

14 mars 2011, 08:03

Grosses basses qui claquent, baskets qui crissent, corps qui plissent, jeunes qui applaudissent. L'espace d'un week-end au théâtre du Passage, la rue s'est invitée au bal. Et l'air de rien, ça fait du bien. Car combien croient encore que la casquette de travers empêche l'intelligence de passer?

Trois gars, une fille, un DJ et dix numéros, voilà les moyens que s'est donnés le danseur neuchâtelois David Haeberli pour «Hyfi?», sa nouvelle création. Le but? S'interroger, par le seul biais de l'expression corporelle, sur les rapports aux autres et à soi, profondément bouleversés par les nouvelles technologies de la communication.

S'il faut admettre que l'objectif n'est que partiellement atteint, le spectacle comporte toutefois de nombreuses réussites. D'abord, et c'est là une solide base, la musique «tape» fort et bien. Ensuite, les dix scènes présentent, avec une juste distance caricaturale, l'univers volontiers stéréotypé du hip-hop, qui pourrait se résumer ainsi: se distinguer de la meute d'hommes à pas de danse ou à coups de poing afin de séduire la femme. Mais le spectacle ne se résume toutefois pas à l'éternel et simpliste duel entre danseurs. Ces derniers incarnent, l'espace d'une scène, des rôles amusants: videur de boîte de nuit, roi du dancefloor, mais aussi cadres bourgeois et gens de tous les jours, abrutis et domestiqués par les objets du quotidien - télé, ordinateur, natel.

Mais plutôt que de singer ces gestes devenus inconscients, le spectacle aurait gagné à révéler de manière plus subtile les bouleversements mentaux et physiques induits par ces innovations. Une meilleure écriture des rôles aurait laissé plus de place au décor, aux costumes et aux textes, trop rares et pourtant souvent drôles. Convaincante et généreuse, la danse n'aurait été que plus belle si elle avait été accompagnée de davantage de théâtralité.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias