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Des agriculteurs ont vendu leur lait frais au centre-ville de Neuchâtel

Simple geste de protestation ou méthode d'avenir? Pour appuyer leur revendication d'un prix «équitable», des paysans ont vendu samedi, dans deux rues de Neuchâtel, 400 litres de lait frais aux passants.

12 oct. 2009, 13:50

Après leur manifestation du 23 septembre à La Chaux-de-Fonds, les paysans en révolte emmenés par le syndicat Uniterre sont passés samedi à «une démarche directe auprès des consommateurs». Pour appuyer leur revendication d'un lait à un franc le litre, prix payé au producteur, ils ont vendu samedi le produit en question en deux endroits de Neuchâtel: devant la Coop de la rue de la Treille le matin, devant la Migros de la rue de l'Hôpital l'après-midi.

A côté de leur stand, une remorque avec un réservoir. Il pouvait contenir 1700 litres de lait. Là, ils en avaient pris 400 litres, «un peu au pif: c'était la première fois qu'on faisait ça», confiait l'un des agriculteurs.

Le «pif» s'est révélé presque trop prudent: vers 15 heures, tout était vendu. «Nous avons eu davantage de succès le matin, sans doute parce que le marché se tenait à ce moment-là, et peut-être aussi parce que nous étions dans une rue moins large, où il était difficile de nous rater» relève Aline Franel, de Travers.

Son mari Jean-Philippe préside la section neuchâteloise d'Uniterre. «Bien sûr», admet-il, «avec 1fr.90 le litre, nous avons vendu ce lait plus cher que chez les grands distributeurs. Mais nous avons appliqué le prix au producteur que nous revendiquons: un franc par litre. A quoi il faut ajouter les frais de refroidissement et de transport, l'achat des bouteilles en plastique, leur étiquetage et quelques autres frais.»

Peut-on vendre du lait à pareil prix quand un des supermarchés visés proposait, en action, quatre litres de lait pour quatre francs? «J'ai acheté de ce lait parce que ces gens ont raison de se battre. Et puis, c'est du lait tel qu'il est sorti de la ferme. Son goût va donc nous faire faire un agréable retour aux sources», expliquait un acheteur rue de l'Hôpital. «S'ils ne s'en sortent pas, leur cause est juste. Et puis, nous ne devrions pas oublier que, sans les paysans, nous ne mangeons pas». a ajouté un jeune couple.

Pour sa part, Jean-Phlippre Franel se demande si «l'avenir» ne passe pas par le mode de vente pratiquée samedi. «On voit que ça n'est pas trop compliqué à mettre en œuvre. D'un autre côté, la faible capacité de conservation du lait frais rend nécessaire un écoulement très régulier.»

En attendant, la vente directe reste un instrument de revendication. «Nous avons l'intention de l'utiliser au moins dans chacun des six districts du canton.» /JMP

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