Il y a d’abord ce que l’on voit: un bonnet, une moustache, un gros ciré (ou un tablier). Mais il y a aussi ce que l’on entend, cet incessant ressac de souvenirs et d’anecdotes, alimenté par la houle de 47 années de pêche professionnelle.
A 67 balais, Denis Junod est un pêcheur «en semi-retraite». Mais il reste une tronche entière, droit dans ses bottes, avec sa gouaille de flibustier et un caractère trempé dans les plus belles tempêtes du lac de Neuchâtel.
Un style tonton flingueur
Sous son apparente bonhomie, il revendique un style tonton flingueur. «Quand on m’emmerde, je gueule; ma nature est comme ça, j’expédie. Je suis un sauvage, le dernier indien d’ici. Je suis né en homme libre, et j’espère le rester.»
Ça lui a valu quelques passages au tribunal, «mais jamais rien de méchant, toujours des bringues liées à la chasse ou à la pêche». Il...