Ce soir, le Queen Kong Club accueille une valeur aussi discrète que sûre en la personne d'Ewan Pearson. Producteur, remixeur et DJ courtisé à travers le monde, ses faits d'armes le placent au panthéon des stakanovistes de studio.
Tracey Thorn, the Rapture ou Delphic s'en sont remis à lui pour produire leurs albums et leur apposer une touche personnelle apportant du relief à l'uvre. Depeche Mode, Franz Ferdinand ou plus récemment Metronomy lui ont confié une relecture de leurs morceaux pour s'inviter dans les clubs. Car c'est en tant que DJ et plus particulièrement dans l'exercice bien spécifique des compilations mixées qu'Ewan Pearson excelle. Comment transposer une musique avant tout destinée aux clubs à l'écoute domestique? Une question à laquelle il a répondu en trois disques à la sélection aussi pointue que contemporaine et témoignant d'une technique irréprochable.
Préférant la construction d'ambiances et des choix très personnels à une immédiateté trop criarde, ses mixes s'écoutent comme des témoignages de l'histoire de la house et de la techno. Hébergé par des institutions du milieu telles que Soma, Fabric ou Kompakt, Ewan Pearson fait étalage de sa sophistication et de son raffinement et assume une approche mélodique sans tomber dans les évidences pop.
Au fil de ses tentatives, ses compilations se sont épurées, délaissant une percussivité au profit de l'éclectisme de ses goûts, tout en conservant fluidité et maestria. Pour les salons ou les dancefloors, Ewan Pearson pratique son art avec flegme et perfectionnisme. vincent de techtermann