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Cormondrèche: procès douloureux dans l’affaire de l’apprenti paysagiste amputé d’une jambe

La victime s’était blessée avec un motoculteur sur son lieu de travail en juin 2015. L’employeur risque jusqu’à 90 jours-amende avec deux ans de sursis.

16 sept. 2020, 05:30
Accidenté sur son lieu de travail, l'apprenti horticulteur-paysagiste n'a pas pu éviter l'amputation. (image d'illustration)

Un procès douloureux. L’affaire de ce jeune apprenti amputé suite à un accident lors d’un travail de jardinage a pris un tournant lors d’une nouvelle audience devant le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers, à Boudry. Les débats se sont tendus entre les avocats des deux parties.

Pour rappel, l’accident a eu lieu le 8 juin 2015, dans un jardin de Cormondrèche. Ce jour-là, l’apprenti s’occupe d’une plate-bande avec un motoculteur un peu vétuste qui n’est pas équipé d’un système de sécurité. Alors qu’il recule avec l’engin, il trébuche et son pied droit se prend dans les lames.

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L’avocat de la défense a contesté la nécessité de l’amputation, provoquée selon lui par la «volonté de ne pas guérir» du blessé, trop peu assidu lors des séances de physiothérapie qui lui étaient prescrites. Avant de conclure sa plaidoirie ainsi: «Quand on ne trouve pas un sens à son malheur, on lui cherche un coupable.»

Ce à quoi l’avocate du plaignant a répondu, avec emportement: «A partir d’un moment, cela suffit. Il est interdit d’amputer un membre sain en Suisse!»

La question du système de sécurité du motoculteur a par ailleurs divisé les deux camps. Une machine équipée d’une poignée dite de «l’homme mort», qui permet d’éteindre la machine en cas de perte de contrôle, aurait-elle changé quelque chose? Nul ne le saura jamais.

Douleur et émotion

L’employeur encourt une peine pécuniaire de 90 jours-amende avec deux ans de sursis pour lésions corporelles par négligence et suppression ou omission d’installer des appareils protecteurs. Le plaignant réclame aussi un dédommagement de 120 000 francs.

En évoquant l’accident, la victime n’a pu retenir ses larmes. Le juge Laurent Margot a tenté tant bien que mal de le consoler: «Vous n’êtes pas le premier à ressentir de l’émotion dans cette salle, et vous ne serez pas le dernier.»

Le prévenu a exprimé sa sympathie pour la victime lors du procès. Il s’était par ailleurs rendu à l’hôpital suite à l’accident pour apporter des biscuits au malheureux.

Le jugement sera rendu à une date ultérieure.

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