Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Charles McPherson et son quartet au théâtre du Pommier à Neuchâtel

Le saxophoniste Charles McPherson, digne héritier de Charlie Parker, est prêt à dégainer les standards de jazz et de blues!

05 nov. 2018, 15:42
Charlies McPherson et son quartet se produisent au théâtre du Pommier ce week-end.

Si Louis Armstrong est venu à La Chaux-de-Fonds, Lionel Hampton, Archie Shepp et Dollar Brand à Neuchâtel, il y a bien longtemps qu’une icône du jazz du calibre du saxophoniste Charles McPherson ne s’était produite chez nous, et de surcroît dans le cadre idéal et intimiste du théâtre du Pommier. Pour son 50e, le Centre culturel neuchâtelois a en effet invité celui qui, depuis... 50 ans, et après douze ans avec Charlie Mingus, reste sans doute le meilleur, le plus lyrique et le plus inspiré des héritiers de Charlie Parker. 

Au sommet de sa forme, à  quelques mois de la célébration de ses 80 ans et de ceux de McCoy Tyner par le Lincoln Center Orchestra de Wynton Marsalis, une chaleureuse interview.

Charles McPherson, en réécoutant vos disques anciens et récents, on est frappé par votre virtuosité qui semble même augmenter! 

C’est gentil, merci! C’est parce que je travaille tous les jours, surtout mes accords et mes arpèges; je pense qu’il vaut mieux se baser sur les accords, pour improviser, plutôt que sur les gammes, au contraire de toutes les écoles de jazz... J’improvise aussi sur des standards, dans les douze tonalités.

Vos parents sont venus du Missouri, à Détroit, alors que vous aviez 9 ans. Détroit, l’une des Mecque du jazz! 

J’ai commencé par la trompette, à 12 ans, l’alto à 13, puis j’ai tout de suite joué dans l’orchestre du Junior High School; et là, pas de jazz! Des marches, du John Philip Souza... Mais la majorité des jeunes Afro-Américains de l’époque n’écoutaient que du jazz, Count Basie, Duke Ellington, Charlie Barnet... Pour les autres, c’était plutôt des vocalistes et ce qui allait devenir le rhythm and blues.

Il y a sûrement un élément qui vous a fait commencer le jazz vous-même?

A 14 ans, Charlie Parker! Ça m’a parlé instantanément. J’ai commencé à essayer de jouer comme lui, sans passer par le jazz plus classique. Pour moi, Parker fait un sens parfait. Des tas de notes, oui, mais on y entend toujours la logique, comme chez Bach; ses phrases se connectent toujours entre elles. Unique.

Pas facile de démarrer avec Parker comme modèle! Vous avez été aidé?

Mon premier mentor, c’est Barry Harris (réd: un tout grand pianiste du bop et du hard bop, une référence en matière d’harmonie, qui enseigne toujours, à près de 90 ans): il habitait à deux minutes de chez moi. Il m’a tout appris. A 19 ans, je suis devenu pro et à 20 ans, on est monté à New York avec mon pote Lonnie Hillyer, le trompettiste, qui habitait la même rue que moi.

Et, presque tout de suite, Charlie Mingus! 

J’ai été recommandé par Yuseef Lateef, un copain de Détroit aussi. On s’est présenté avec Lonnie et on a été engagé le même jour pour remplacer, lui, Ted Curzon et, moi, Eric Dolphy, qui avait donné son sac! Douze ans d’une vie pas évidente, avec Charlie; un type énorme, vraiment explosif, qui était très structuré mais qui nous donnait aussi une fantastique liberté.

Ensuite, carrière autonome avec les plus grands, beaucoup de disques, déménagement à San Diego et vous voilà à Neuchâtel. Qu’est-ce qui nous attend?

Un splendide quartet, organisé par Stephen Keogh, un formidable batteur irlandais avec lequel je joue depuis 25 ans, chaque fois que je viens en Europe. Un gentleman. Au programme, un mélange de mes compositions, des standards et des blues! 

Plus d’infos

The Charles McPherson Quartet, sa 10 novembre dès 19h30 au théâtre du Pommier. Réservations ici.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias