La faute paraît évidente, la sanction logique. Hier matin, des habitants du quartier Pierre-à-Bot dont les enfants devraient fréquenter la structure d'accueil parascolaire du collège des Acacias ont adressé un carton jaune au Conseil communal de Neuchâtel pour sa supposée inertie dans le dossier des heures d'ouverture du Mikado.
«Le Mikado est la seule structure d'accueil de la ville de Neuchâtel à n'ouvrir que de 11h à 14 heures», déplore Monica Pongratz, la voix des parents oubliés. Rien n'est prévu pour les périodes d'avant ou d'après les cours. En conséquence, les pères et les mères du quartier y réfléchissent à deux fois avant d'inscrire leurs rejetons aux Acacias. C'est le cas de Karl Wimmer qui accompagnait la remise du carton jaune. Deux de ses trois enfants sont en âge d'aller à l'école. «Ma femme et moi travaillons et nous ne pouvons pas nous occuper des enfants après l'école, alors ils sont inscrits au collège de la Promenade.» Où ils sont pris en charge après les cours.
Une situation qui pose plusieurs problèmes, selon Monica Pongratz: «D'abord ces enfants ne grandissent pas dans leur quartier.» Elle craint aussi qu'en étant inscrits dans des écoles éloignées de chez eux, ces élèves prennent la place d'autres enfants.
Ouverture toute la journée «envisagée»
Mais l'exécutif de la Ville n'a-t-il pas placé ce sujet au centre de ses préoccupations pour l'exercice 2012? Daniel Perdrizat, conseiller communal en charge de l'éducation n'a-t-il pas assuré qu'un effort tout particulier serait produit en ce sens-là? «Si, mais dans son rapport au Conseil général, l'exécutif détaille bien le projet de structure aux Charmettes. Par contre, le paragraphe consacré au Mikado stipule que l'accueil des enfants est envisagé pour toute la journée», répond Monica Pongratz. Et le terme «envisagé» ne la rassure absolument pas. C'est que la dame s'en est déjà fait promettre à plusieurs reprises.
C'est la raison pour laquelle elle tenait à faire quelque chose. Ne pas attendre de voir le prochain engagement être trahi. Mais Monica Pongratz et ses acolytes ont retenu l'idée amusante du carton jaune parce qu'ils ne veulent pas être trop formels et qu'ils espèrent qu'un traitement léger de la question est plus bénéfique qu'un positionnement strict.
Malheureusement, le Conseil communal était en séance lors de la remise du carton. Mais l'employée de la chancellerie a rempli une quittance et a assuré que le «message» serait transmis. En milieu d'après-midi, le secrétariat du dicastère concerné accusait déjà réception de cette admonestation.