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Bulgari transfère sa logistique de Neuchâtel à Dublin, quarante emplois menacés

La logistique pour l’horlogerie et la joaillerie avait déjà perdu la moitié de ses effectifs en 2008 par la centralisation de certaines opérations en Irlande. Les stocks suivront d’ici la fin de l’année.

08 févr. 2019, 09:06
/ Màj. le 08 févr. 2019 à 15:57
Bulgari transfère sa logistique de Neuchâtel à Dublin, quarante emplois sont menacés.

L’horloger et joaillier italien Bulgari, veut délocaliser son unité logistique de Neuchâtel à Dublin d’ici à la fin de l’année. Une quarantaine d’employés seraient touchés. Bulgari, qui est aussi actif dans la maroquinerie et la parfumerie, emploie 550 personnes en Suisse, dont 350 à Neuchâtel.

«Nous avons proposé à tous les collaborateurs de nous suivre en Irlande, où nous créons cinquante postes», a déclaré vendredi à Keystone-ATS Jean-Christophe Babin, directeur général de la marque, confirmant une information de «20 minutes». «Nous sommes conscients que ce déménagement n’est toutefois pas possible pour tout le monde pour des raisons familiales notamment».

Le fait que la Suisse n’est pas dans l’Union européenne a aussi joué un rôle dans la décision de transfert.
Jean-Christophe Babin, directeur général de Bulgari

En 2008, Bulgari avait déjà déplacé une partie de sa logistique de Neuchâtel vers l’Irlande. L’essentiel des quarante employés alors concernés avaient refusé de déménager.

Le directeur indique que Bulgari fera «tout son possible pour organiser un redéploiement du personnel dans la société ou au sein des marques du groupe LVMH». Le groupe de luxe français compte notamment dans son giron les horlogers TAG Heuer, à La Chaux-de-Fonds, et Zenith, au Locle.

«Si cela ne fonctionne pas, on aidera les collaborateurs à trouver des solutions de reclassement dans d’autres entreprises de Neuchâtel».

Simplifier les procédures

Au niveau mondial, le département logistique de Bulgari est réparti sur plusieurs sites. A Neuchâtel, la marque stocke les montres, produites en Suisse, mais surtout la joaillerie, produite en Italie. «L’idée est de regrouper ces stocks dans notre site logistique de Dublin», ajoute Jean-Christophe Babin.

Le regroupement doit aussi permettre d’éviter l’incertitude liée à la conversion de devises. «Certains produits sont fabriqués en Europe, donc comptabilisés en euros, puis stockés en Suisse en francs, puis vendus en Europe en euros», détaille le directeur général.

Ce dernier ajoute que le fait que la Suisse n’est pas dans l’Union européenne a aussi joué un rôle dans la décision de transfert. Avec le développement du commerce en ligne, il est «important d’être dans la même zone douanière» et d’avoir une TVA uniformisée. «Cela permet d’être plus rapide et de simplifier des procédures», note-t-il.

L’entreprise dément que la délocalisation du service des stocks ait un rapport avec un changement de statut fiscal, ou la marche des affaires. Guido Terreni, managing director pour l’horlogerie chez Bulgari, indique au contraire être «très satisfait» du comportement des collections Bulgari sur le marché «La collection Octo, et les distinctions que nous avons obtenu pour certains de ses modèles extra-plats, font que la performance de ces montres dépasse celles du marché».

Production des montres pas concernée

Le site irlandais existant est destiné uniquement à la logistique pour les différents secteurs de la marque. «Ce déplacement n’est pas spécifiquement lié au secteur de l’horlogerie. «Celui-ci a déjà été l’objet d’une simplification de ses structures», explique Guido Terreni.

Dispersée historiquement du fait des acquisitions successives d’entreprises, la production horlogère est en cours de concentration sur trois sites. Les montres sont développées à Neuchâtel. Le pôle «mouvements» se trouve au Sentier (VD). A Saignelégier, le pôle habillage est en cours d’agrandissement. Produisant les boîtes et les bracelets, il accueillera prochainement la production de cadrans aujourd’hui localisée à La Chaux-de-Fonds.

A l’exception des grandes complications produites entièrement au Sentier, les montres sont ensuite assemblées à Neuchâtel, où se trouvent aussi les autres services, notamment le contrôle qualité, le service après-vente, le marketing et la communication.

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