Mais quel est l’iconoclaste qui a osé affubler Farel de ces drôles de têtes? Ils ne croient pas si bien dire, ces visiteurs surpris, voire indignés, qui découvrent, sur la statue dominant l’esplanade de la collégiale de Neuchâtel, une kyrielle de petites têtes en béton, que le réformateur semble porter comme un fardeau sur ses épaules.
Acte iconoclaste
Car, oui, il s’agit bien d’un acte iconoclaste. Au bon sens du terme, puisqu’il interroge les passants et les fidèles sur la valeur de l’image religieuse. Ces têtes, façonnées avec du ciment, du sable et de la terre d’ici par l’artiste sud-africaine Ledelle Moe, symbolisent la communauté qui, autour de 1530, entourait Guillaume Farel lorsque s’est imposée la foi réformée dans le comté de Neuchâtel.
«L’artiste s’est inspirée de gens qu’elle a croisés ici; ces têtes sont à l’effigie de paroissiens neuchâtelois», explique Patrice Neuenschwander, délégué culturel de la Ville de Neuchâtel....