Incorrigible Moscatelli. Ce grand gamin de 75 ans s’est trouvé un nouveau joujou: le radar. Dans un livre paru aux éditions du Griffon, l’artiste neuchâtelois détourne l’objet honni des automobilistes dans toute sorte de situations cocasses.
Il a mis en scène et photographié un appareil de sa fabrication dans des lieux familiers: rues, école, fitness, musée, sans oublier «un rad’art d’honneur» offert aux fonctionnaires du Château, «les seuls qui observent scrupuleusement les limitations de vitesse à leur poste de travail!», peut-on lire. Du Moscat à 200 km/h!
Alternative
L’homme, qui rêve d’élever le radar «au rang d’œuvre de l’art conceptuel» entend ainsi offrir «une alternative à l’hyper intellectualisation de l’art». Cet apôtre de l’autodérision a trouvé son terrain de jeu dans ces outils emblématiques de l’ordre, des règlements et des excès réprimés.
A signaler aussi les propos des auteurs des textes, tel Philippe Burri, directeur du Service cantonal des automobiles et de la navigation (SCAN), qui suggère «d’attribuer les recettes des radars à la culture»! Flashant.
Moscat côté jardin
Changement de décor au CCN-Le Pommier où Ivan Moscatelli expose une série de peintures de théâtres antiques. Pour l’ancien immigré clandestin, affecté d’un fort bégaiement dans sa jeunesse, c’est un pudique hommage au Centre culturel neuchâtelois où il a fait ses armes de comédien amateur dans les années 1970.
«Le théâtre m’a sauvé!», dit-il simplement. Et là, on est loin du provocateur.
Le théâtre d’Hérode, 40x80 cm, une des peintures d’Ivan Moscatelli exposée au CCN-Le Pommier. SP
Le livre: «Rad’art», Moscatelli, Le Griffon 2018, Neuchâtel.
L’exposition: CCN-Le Pommier Neuchâtel, jusqu’au 3 février.