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Zéro déchet aux temps de la réparation au Musée paysan

Le zéro déchet fut une réalité. L’exposition en cours du Musée paysan met ce concept en avant en montrant comment on redonnait vie aux objets dans les siècles passés tout en générant nombre de métiers.

18 juin 2020, 18:24
Les matelas se rembourraient, comme ici avec du crin de cheval ou avec de la laine.

«Jeter VS Conserver; aux siècles passés, l’art de la réparation». Telle est la thématique de l’actuelle exposition du Musée paysan et artisanal de La Chaux-de-Fonds. Au 18e, comme dans les siècles précédents, le zéro déchet n’était pas une tendance mais bel et bien une réalité. Absolument tout se réparait et était réutilisé. Une évidence que met en exergue cette nouvelle exposition.

«Notre époque favorise les objets à usage unique ou de mauvaise qualité et, par là même, génère énormément de déchets», déplore Diane Skartsounis, conservatrice du musée. «La plupart sont difficiles à éliminer et peu sont recyclés.» Mais ça n’est pas forcément cette problématique d’actualité qui l’a incitée à mettre en avant cette thématique. Même si elle est présente dans une partie de l’exposition.

Des vêtements à la porcelaine

«En fait, c’est en cherchant dans nos collections pour la précédente exposition que je suis tombée sur un grand nombre d’objets réparés.» Des objets allant des habits aux matelas en passant par les casseroles en cuivre, réparées avec du laiton, de la porcelaine avec des points de suture et même des dents en acier sur les fourches. «Aux siècles passés, comme on fabriquait tout soi-même, on redonnait une seconde vie à tout ce que l’on pouvait», remarque la conservatrice.

Métiers oubliés

Cette dernière souligne que ce savoir-faire engendrait, par ailleurs, nombre de métiers artisanaux aujourd’hui oubliés. Et de donner un exemple. «Lorsque les matelas se tassaient, devenaient durs et avaient besoin d’être aérés, on faisait appel au cardeur et à la matelassière. Ces artisans passaient chez l’habitant pour les découdre et carder le crin de cheval ou la laine qui les rembourraient.»

Elle évoque encore les ravaudeuses qui rabibochaient tous les tissus, assises dans un baquet ou les raccommodeuses qui, elles, cousaient directement les tissus déchirés sur la personne qui les portaient. «Nous avons trouvé des bas recousus au moins cinquante fois», admire Diane Skartsounis. «Et certains de manière invisible.»

Un savoir-faire impressionnant qui défie le gaspillage d’aujourd’hui.

Infos pratiques

Musée paysan et artisanal: «Jeter VS Conserver», à voir jusqu’au 28 février 2021, du mercredi au dimanche de 14h à 17h.

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