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Une nouvelle galerie à la Corbatière

08 juin 2011, 10:47

Il y a un demi-siècle, les précédents travaux de forage liés à l'amélioration du système d'adduction d'eau, mis en place en 1887, avaient été entrepris à l'aide de chiens. Ceux-ci avaient en effet la taille adéquate pour se faufiler dans le tunnel pour extraire les déchets liés au forage, à l'aide de petites carrioles, a expliqué hier Xavier von Mandach, chef de l'important chantier qui se tient depuis lundi, et pour quatre mois, à la Corbatière.

Aujourd'hui, les chiens ont laissé la place à une grosse ouvrière de quelque 85 tonnes, la machine «Robbins 123-122», qui creuse gentiment sous le massif de la Corbatière à une vitesse moyenne de 18 mètres par jour. L'idée étant de percer une nouvelle galerie, parallèle à l'ancienne, mise en place en 1887, entre la Corbatière et le vallon des Grandes Crosettes.

«Si le système d'adduction d'eau imaginé en 1883 par Guillaume Ritter n'est pas remis en question, plusieurs modifications sont désormais nécessaires pour assurer l'approvisionnement et la qualité sanitaire de l'eau distribuée dans la vallée et à La Chaux-de-Fonds», a précisé le Conseil communal. «De plus d'un kilomètre de long, d'un diamètre de trois mètres trente, ce tunnel contiendra une conduite d'eau fermée - contrairement à la galerie existante - et permettra non seulement de limiter les risques actuels (infiltration d'eau de pluie, pollution, effondrement etc.) mais aussi de faciliter les futurs travaux d'entretien.»

Les travaux de forage devraient durer quatre mois, «si on ne rencontre pas trop de mauvaises surprises», a précisé David Vauthey, ingénieur chez Viteos. «Le risque le plus sérieux est de tomber sur un vide karstique, accident géologique qui perturberait la machine». Deux mois seront ensuite nécessaires pour la seconde phase de soutènement et le bétonnage du radier. La construction de l'ouvrage est devisée à huit millions de francs.

Suivront ensuite deux autres étapes importantes du projet de rénovation: la construction de l'usine de filtration en 2012 et d'une nouvelle conduite ascentionelle depuis l'Areuse et d'une nouvelle galerie à Jogne. Le coût de l'ensemble des travaux, qui s'achèveront en 2015, est estimé à 29,5 millions de francs, (dont 5,5 millions du subventions fédérales).

Ascension en tunnel

Pour rappel, selon le système mis en place par Guillaume Ritter en 1887, l'eau est collectée sur le versant nord du tracé de l'Areuse et détournée de son cours naturel pour parvenir à l'usine des Moyats où elle est désinfectée. «La construction d'un nouveau bâtiment qui abritera l'usine de filtration permettra de moins chlorer l'eau, tout en répondant aux normes de potabilité, qui deviennent de plus en plus sévères», a expliqué Thierry Broglie, ingénieur chez Viteos. L'eau est ensuite élevée depuis les Moyats (627 m d'altitude) à Solmon dans le tunnel de Jogne (1115 mètres), grâce à une conduite ascensionnelle. Elle s'écoule ensuite en utilisant la pente naturelle de la vallée de La Sagne jusqu'à la Corbatière via un acqueduc enfoui. Un second tunnel amène l'eau de la Corbatière au vallon des Grandes Crosettes, qu'elle traverse ensuite jusqu'au réservoir des Foulets.

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