«Tout est ouvert!» Comme tout le monde, Jean-Daniel Jeanneret, architecte du patrimoine de la Ville de La Chaux-de-Fonds, attend la décision que doit prendre le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco sur le classement de l'uvre de Le Corbusier. Le comité est réuni depuis lundi à Paris pour décider de l'inscription de 42 sites. La candidature sérielle de Le Corbusier est présentée par la France, avec cinq autres pays, dont la Suisse. Dix-neuf réalisations de l'architecte sont présentées, dont trois sont en Suisse: la Maison blanche à La Chaux-de-Fonds, la Petite Maison à Corseaux et l'Immeuble Clarté à Genève.
Dans un article paru lundi, la «Tribune de Genève» et «24 heures» indiquent que l'inscription «n'est pas gagnée.» Selon les deux quotidiens, «le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), chargé d'examiner les sites proposés à l'Unesco, a émis de sérieuses réserves sur ce dossier.»
Des questions pertinentes
Jean-Daniel Jeanneret confirme ces informations. Il nuance toutefois le pessimisme qu'elles pourraient induire. «Il n'est jamais arrivé que le Comité passe outre un avis positif de l'Icomos; en revanche, tous les cas de figure se sont déjà produits face à un avis négatif de cette autorité scientifique.»
Le dossier peut donc être écarté, repoussé une fois encore, modifié ou adopté tel quel. Pour Jean-Daniel Jeanneret, le travail de l'Icomos pose effectivement des questions pertinentes: «peut-on inscrire l'uvre d'un architecte au Patrimoine mondial - et dans ce cas, pourquoi pas d'autres que Le Corbusier? Pourquoi inscrire 19 objets et pas davantage, ou pas moins?»
Contrairement à ce qui avait été fait pour l'inscription de la candidature «Urbanisme horloger», qui s'était décidée à Séville, la Ville de La Chaux-de-Fonds n'a dépêché personne à la session parisienne. Nul ne sait quand la décision sera prise. Mais Jean-Daniel Jeanneret estime qu'elle devrait tomber aujourd'hui ou demain, en fonction du déroulement des travaux tels qu'ils sont agendés. / lby