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Sept heures de galère pour sortir onze chevaux d'une écurie sombre

Onze chevaux, entassés dans une écurie isolée du Val-de-Travers ont été mis sous séquestre mardi par le vétérinaire cantonal. Dans cet espace exigu, les bêtes pataugeaient dans 60 cm de fumier, au point de toucher parfois le plafond avec leurs oreilles. Pris en charge par une association genevoise, les animaux ont été confiés à une exploitation de La Sarraz (VD), a révélé mercredi le quotidien «24heures».

26 févr. 2010, 11:03

«J'ai repéré ces chevaux l'été dernier, alors qu'ils étaient au pâturage en dessus de Couvet. Cela sautait aux yeux qu'ils étaient mal soignés, avec des dermites et les pieds pas faits.»

Camille* ne supporte pas que l'on maltraite ou néglige les animaux. Elle n'a cependant pas dénoncé le cas immédiatement, car ce type de négligence n'est pas suffisant, croit-elle savoir, pour faire intervenir les services officiels. Alors, elle s'est armée de patience. Et, jeudi dernier, elle a pu constater que ses craintes étaient fondées, au-delà de l'imaginable. Les chevaux pour lesquels elle se faisait du mouron, elle a pu les photographier dans leur fange.

Le détenteur de ces onze juments, un agriculteur de La Brévine, avait entassé les bêtes dans une sombre écurie isolée, entre Couvet et La Brévine.

Alerté, le Service vétérinaire cantonal a ordonné lundi soir le séquestre des animaux. Une véritable opération de commando a été mise sur pied. Une quinzaine de bénévoles de l'association genevoise Le Refuge de Darwyn sont venus prendre les animaux en charge mardi après-midi, sous l'œil d'un représentant du Service vétérinaire. L'opération a duré 7 heures et a été plutôt sportive, car les vans destinés au transport des bêtes n'ont pas pu monter jusqu'à l'écurie, située au bout d'un chemin verglacé. Les animaux ont dû être emmenés à pied, un à un, jusqu'à la route située à plus d'un kilomètre de là. Ils sont aujourd'hui en sécurité dans une ferme de La Sarraz.

L'agriculteur a été entendu hier par le Service vétérinaire cantonal. A notre confrère «24heures», - qui était là par hasard - il a déclaré: «Je ne suis au courant de rien. Mes animaux ont disparu et j'ai alerté la police». Pierre-François Gobat, vétérinaire cantonal, confirme que l'opération a été menée sans que le détenteur en soit averti: «Nous avons décidé le séquestre à titre préventif, avant même d'avoir pu l'identifier; le but prioritaire était de mettre ces animaux dans des conditions normales.»

Il salue la collaboration avec le Refuge de Darwyn. «Sans cette association et ses bénévoles très disponibles, nous aurions beaucoup de difficultés à trouver les locaux et le personnel nécessaires.»

De tels cas sont rares, voire rarissimes, «surtout lorsqu'ils concernent un si grand nombre d'animaux», dit-il. Le problème, c'est que l'agriculteur concerné a déjà été condamné pour des faits similaires. Nous en avons acquis la certitude, même si le vétérinaire cantonal, tenu au secret de fonction, n'a pas pu le confirmer. Le détenteur a été jugé par le Tribunal du Locle en mai 2007 et condamné à 25 jours-amende. L'histoire, narrée dans le détail sur le site internet du Refuge de Darwyn (www.refuge-de-darwyn.org), avait été dénoncée en mai 2006. /LBY

*Prénom fictif

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