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Requiem inspiré avec le NEC

28 sept. 2009, 08:20

La partition de Beat Furrer sur laquelle s'est ouvert le concert du NEC, Nouvel Ensemble contemporain, vendredi au temple Farel, est rigoureuse et bizarrement nommée «Still» alors que la stridence de l'orchestration émousse quasiment le pouvoir d'écoute de l'auditeur! On s'accroche aux images qui défilent, bruits de scies, de machines. La micropolyphonie, chère à l'auteur, s'éclate. Plus loin, une écriture pointilliste, sur des arpèges de piano - étincelles produites par la scie, peut-on lire dans la notice - apaisera l'auditoire. Musiciens et chef ont défendu l'½uvre avec une conscience professionnelle démontrant très exactement la voie didactique suivie par le NEC. «Requiem» de Gérard Grisey ou «Quatre chants pour franchir le Seuil» pour soprano et quinze instruments sur des textes extraits de civilisations chrétienne, égyptienne, grecque et mésopotamienne, est une partition impeccablement pensée et écrite. Quatre séquences: «La mort de l'ange» d'après Christian Guez-Ricord, «La mort de la civilisation» d'après les sarcophages égyptiens du Moyen empire, «La mort de la voix» d'après Erinna et «La mort de l'humanité» d'après Gilgamesh, expriment le magnifique tempérament du compositeur. Chaque mouvement suit sa trajectoire temporelle propre où le rêve, la contemplation, côtoient la logique de la construction. Un souffle lyrique, une qualité d'émotion font avancer l'½uvre, puissamment personnelle, vers des envols romantiques mais sans jamais y verser. La voix séraphique de Eva Nievergelt dialogue, en écho d'éternité, avec les poètes. La voix travaille une matière sonore attachante, au seuil de l'exercice mystique. Dirigés par Pierre-Alain Monot, cuivres, bois, cordes, percussions, dans leurs timbres respectifs les plus subtils, ont confirmé le caractère inspiré de cette grande partition.

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