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Quatre souffleurs hors des cadres

26 févr. 2009, 08:44

«Soyez curieux!» Avec ce mot d'ordre, Claire Chalut aimerait inciter le public à aller voir, samedi à La Chaux-de-Fonds, un quatuor de saxophones qui a de quoi décaper les oreilles.

«Dans nos esprits, le saxophone est associé à des musiciens comme Coltrane ou alors à la fanfare. Le quatuor, lui, tire toutes sortes de sons de la tessiture de ses instruments», reprend Claire Chalut, qui a convaincu ses collègues des CMC (Concerts de musique contemporaine) de programmer les «Improvisations» de Marc Baron, Bertrand Denzler, Jean-Luc Guionnet et Stéphane Rives. «Je les avais vus l'été dernier au Festival jazz et musique improvisée de Franche-Comté, et j'ai beaucoup aimé ce travail très avant-gardiste».

Certaines résonances pourraient faire croire à un traitement électronique du son, il n'en est rien. C'est à une performance cent pour cent acoustique que l'on assistera dans la cour de l'Ancien Manège. A un travail d'improvisation, mais une improvisation non dénuée de structure, que les quatre hommes pratiquent ensemble depuis 2003. Marc Baron, saxophoniste alto, s'est frotté à des orchestres de jazz contemporain. «J'ai de plus en plus de doute sur le sens que tout cela avait pour moi. Comme si je faisais plus confiance au feeling», rapporte le dossier des CMC. Né à Genève, le saxophoniste ténor Bertrand Denzler a lui aussi multiplié les expériences en tant que musicien de jazz, après une formation classique. Il abolit les frontières entre les disciplines artistiques, en collaborant avec des danseurs, des sculpteurs, des vidéastes. Stéphane Rives, au saxophone soprano, a longtemps travaillé le piano dans divers conservatoires avant de réorienter radicalement sa recherche musicale vers les musiques improvisées. Un territoire également foulé par Jean-Luc Guionnet, saxophoniste alto, qui englobe l'image dans ses explorations artistiques. «La musique, le dessin, le cinéma deviennent autant de façons de tester la réalité sentie et pensée», formule-t-il.

Maîtrise du jazz. Maîtrise des techniques contemporaines. Des fondations sur lesquelles s'est greffée l'envie commune de s'envoler ailleurs, de briser les cadres conventionnels. Aujourd'hui les voici libres, libres de créer cette «musique en perpétuel devenir, construite collectivement et qui évolue en temps réel à chaque concert ou enregistrement». /dbo

La Chaux-de-Fonds, cour de l'Ancien Manège, samedi 28 février à 20h30

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