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Quand Le Cerneux-Péquignot catholique devint neuchâtelois

Le Cerneux-Péquignot était français, il est devenu neuchâtelois au gré des tourmentes de l'histoire. Une expo généalogique et historique rappelle cet épisode mouvementé, samedi et dimanche à Montlebon.

12 mai 2010, 11:29

Un taureau suisse qui va baguenauder dans les pâturages français, au grand déplaisir de nos voisins... C'est l'une des anecdotes qu'on raconte sur une particularité montagnonne: des terres du Cerneux-Péquignot sont à cheval sur la frontière, comme le Maix-Rochat par exemple.

A l'époque, Le Cerneux-Péquignot ne faisait qu'un avec la commune de Montlebon. Puis au gré de l'histoire tourmentée post-guerres napoléoniennes, Le Cerneux est entré dans le giron neuchâtelois. Plus précisément à la suite du Traité de Paris en 1815. Ces messieurs, qui n'avaient jamais mis les pieds dans nos Montagnes, ont tracé une nouvelle frontière en ligne droite. Il a fallu ensuite l'adapter à la topographie des lieux... Le 1er février 1819, le maire de Montlebon avise les habitants de la région cédée qu'ils ne sont plus Français. Et le curé n'est plus payé par l'Etat français! Entre 1819 et 1821, ils sont Suisses à titre provisoire et le 16 octobre 1821, ils sont définitivement naturalisés. Ces chiffres recouvrent une réalité, sur le terrain, qui a dû être passablement agitée.

Tout cela et bien d'autres choses encore seront expliquées lors d'une exposition tout public, samedi et dimanche à Montlebon. Elle est organisée par le Cercle d'entraide généalogique de Franche-Comté (CEGFC), avec la participation de la Société neuchâteloise de généalogie (SNG), explique sa secrétaire, la Locloise Françoise Favre.

La SNG a préparé une plaquette historique sur le remaniement des frontières et ses conséquences pour les familles du lieu. La CEGFC de son côté présentera une plaquette sur la commune de Montlebon. Les deux sociétés ont travaillé ensemble pour établir le relevé de l'état civil du Cerneux avant 1875, soulignant les conséquences généalogiques de ce changement de frontière.

Ces remaniements de frontière ne sont pas particuliers à la région, précise Françoise Favre. Mais «lorsque Le Cerneux est devenu neuchâtelois, c'était le seul village catholique du canton». Dans le temps, ce n'était pas des broutilles. «Les mariages entre catholiques et protestants ont été interdits jusqu'au milieu du 19e siècle.» Avec des conséquences parfois dramatiques. Ainsi, en 1805, une fille des Ponts-de-Martel voulait épouser un Français. Les bans ont été publiés mais le pasteur n'a pu célébrer le mariage. Cette Ponlière a eu une fille illégitime puisqu'elle portait le nom de sa mère. La fillette fut placée au foyer des Billodes. «On apprend toutes sortes de choses intéressantes en faisant de la généalogie! Ce n'est pas du tout poussiéreux!» D'ailleurs, de plus en plus de jeunes s'intéressent à ces recherches. /CLD

Montlebon, salle des fêtes: exposition samedi et dimanche de 10h à 17 heures. Entrée libre. Site: www.snegenealogie.ch

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