Née en 1775 au Locle, Marie-Anne Calame aurait pu profiter des avantages de son milieu bourgeois, épouser un beau parti et intégrer une des nombreuses sociétés de dames qui n’avaient alors pour but que de s’amuser. Mais la jeune femme avait d’autres plans, comme on peut le découvrir dans la dernière publication de la «Nouvelle Revue neuchâteloise», «Enfances perdues, enfances sauvées?» «J’avais dans l’esprit une entreprise que je devais mener à bien, et un mari m’en aurait empêchée», estima-t-elle.
Sa détermination la conduisit à fonder l’institution des Billodes, en faveur de la jeunesse en difficulté, dont on a célébré le bicentenaire l’an passé. «Marie-Anne Calame appartient à l’élite intellectuelle et financière locloise, mais plus largement neuchâteloise», explique l’auteure Caroline Calame-Longjean (sans lien de famille avec Marie-Anne, précise-t-elle), qui s’est plongée dans les archives de l’institution. «Cet ancrage lui a apporté à n’en pas douter des appuis ainsi qu’une...