Directrice de la crèche Les Mille Pattes, Vanessa Mazzoleni dénonce à la fois le fond et la forme de ce changement de tarification. «Nous avons été consternés d'apprendre que les enfants même âgés de moins de 6 ans devaient payer leur ticket de transport.» La gratuité prévalait jusqu'ici. La crèche Les Mille Pattes doit financièrement prendre en compte cette nouvelle donne qui pèsera sur son budget. «Nous avions provisionné 120 francs par mois pour les frais de transport, mais il faudra dorénavant prévoir 400 francs par mois.» Les TRN proposent en lieu et place de l'ancienne tarification un billet de groupe valable pour un minimum de 10 personnes. Une alternative qui ne correspond pas aux besoins de la crèche. «Nous sommes rarement autant à nous déplacer ensemble. Nous aurions en revanche apprécié un prix forfaitaire.»
Rupture de contrat
Vanessa Mazzoleni considère que la nouvelle tarification équivaut à une rupture de contrat et à tout le moins à un manque des TRN vis-à-vis de sa clientèle. La directrice des Mille Pattes s'appuie sur le site internet des TRN pour fonder son appréciation. Il y est précisé que «la philosophie des TRN est de précéder les attentes et les souhaits de la clientèle en lui offrant les services de proximité régulièrement renouvelés pour répondre au plus près à ses besoins de mobilité».
Les TRN se retranchent derrière Onde verte pour expliquer ce qui motive la protestation de la crèche chaux-de-fonnière. «Nous devons nous plier désormais à la tarification Onde verte et nous n'avons plus les compétences d'offrir d'autres tarifs à nos usagers», relève Christian Zybach, des TRN. Vanessa Mazzoleni en prend bonne note mais s'étonne que la gratuité jusqu'à six ans exclue désormais tous les passagers à l'exception des scolaires.
Activités remises en cause
La directrice de la structure d'accueil va examiner avec ses collègues les conséquences pratiques que le paiement des courses pour les moins de six ans va provoquer. «Les activités des enfants en dehors du quartier seront probablement remises en question. Nous devrons certainement par exemple nous rendre en ville à pied et revenir en bus. Il est clair que les enfants vont en souffrir». Les Mille Pattes pourraient encore envisager l'acquisition d'un véhicule privé.
La situation dénoncée par Les Mille Pattes pourrait toutefois évoluer. Christian Zybach admet quelques «couacs». Il signale qu'un groupe de travail a été constitué à la demande d'Onde verte. Il se pourrait que «les tarifs soient alignés sur ceux du trafic suisse». Cette éventualité signifierait vraisemblablement qu'une révision à la baisse du tarif actuel soit alors appliquée.
Déficit d'information?
La manière dont la crèche a pris connaissance de la nouvelle tarification constitue un autre motif de mécontentement. «C'est un agent de sécurité au pied du bus qui nous l'a appris. Nous n'avons pas reçu le moindre courrier nous en informant.»
La directrice des Mille Pattes ajoute que les incompréhensions nées de ce déficit d'information ont créé des malentendus à plusieurs reprises lors de la montée dans le bus.
«Ce n'est que bien après l'entrée en vigueur de la nouvelle tarification que nous en avons été avertis officiellement par un responsable des TRN.»
Respect dans les deux sens
Le contentieux entre Les Mille Pattes et les TRN ne s'arrête pas là. «Un bus n'a pas attendu une monitrice et le reste d'un groupe alors que la première moitié du groupe était déjà à bord sous la surveillance d'une apprentie.» Les TRN répliquent que les bus sont tenus de respecter les horaires et les correspondances mais que cette obligation vaut aussi pour les usagers. /APR