On ne saurait reprocher à l'Ensemble Cercles d'avoir fait de cette formation un foyer de créations mais on avait un peu l'impression, vendredi au Temple des Planchettes, d'assister à un concert de fin d'année scolaire. Le décor évocateur, la lumière, la harpe enrubannée, l'accueil assuré par les membres des Concerts de musique contemporaine (CMC), tout concourait à créer la plus chaleureuse atmosphère de Noël.
Mais passons à la musique quoi qu'on pense des écritures rudimentaires de la plupart des partitions au programme. De la naïveté des univers, de leurs longs silences, on ne peut qu'être touché par la conviction des créateurs. De vrais musiciens, des purs, sans aucun doute, mais l'auditeur s'ennuie face à un balai effleurant une peau de tambour. Ailleurs on prend quelque intérêt au traitement de la voix voilée, mais l'exercice reste sans résolution.
La plupart des partitions découlent du même style, en l'occurrence d'une écriture pointilliste, recherchant la couleur sonore plutôt qu'une forme. L'orchestration fait la part belle à la percussion. Serge Vuille et Julien Annoni sont à la fête, Manon Pierrehumbert est à la harpe, Clara Meloni, soprano, est au c½ur des interprétations.
Trois ½uvres ont marqué ce concert. «L'Annonciation» pour voix et vibraphone de Vlad Maistorovici, pages ferventes par la synthèse de musique grégorienne, psalmodiée et chant populaire et par l'interprétation de Clara Meloni, soprano.
«Drommi vida'e coro» de Nicolas Bolens pour harpe et soprano. Ici la voix progresse d'un murmure à la quiétude d'une berceuse au charme envoûtant sur un texte original de Sardaigne. «Le Noël des enfants qui n'ont plus de maisons» d'après un récit de Claude Debussy, pour voix, harpe et deux percussions de Victor Cordero a fait honneur à la production locale.