Aujourd'hui retraité, Michel-Alain Jeanneret a fait toute sa carrière de météorologue à l'aéroport de Genève-Cointrin. Pour lui, le Col-des-Roches est un endroit météorologiquement passionnant, il y observe depuis son balcon la formation des nappes de ce brouillard dit «de rayonnement autonome», c'est-à-dire qui naît et meurt sur place.
Ce brouillard se forme par beau temps, explique le fils de Thor. On le voit dans la période qui va de fin août à mi-mars environ. «L'air froid prend naissance dans les forêts, puis il descend jusqu'au fond de la combe où il s'accumule. Le Col-des-Roches est un lieu fermé, si bien que l'air ne circule pas». Au contact du lac, réserve d'eau chaude, l'air froid se transformera en nappes de brouillard. Celles-ci ne s'aventureraient pas en ville au-delà de l'école technique, tenues à distance comme aujourd'hui par la chaleur issue de la ville.
«Le Locle est aujourd'hui la ville d'altitude où il y a le moins de brouillard en Suisse», explique Michel-Alain Jeanneret - «Encore une chose que «Bilanz» ne sait pas», rigole-t-il. A 930 mètres d'altitude, on compte dix jours de brouillard par année. Et par jour de brouillard, on entend: un moment de la journée, ne serait-ce qu'une seule minute, pendant lequel la visibilité descend en dessous de 1 kilomètre.
«Avec ce lac, on arriverait à une centaine de jours de brouillard. Il se formerait au milieu de la nuit pour se dissoudre dans la matinée.» De fin novembre à janvier, on aurait même des jours uniformément cotonneux. Selon Michel-Alain Jeanneret, on pourrait aussi voir apparaître des fumerolles comme celles qui se forment sur le lac des Brenets, une commune qui comptabilise 120 jours de brouillard par année.
Le météorologue n'a pas envie de jouer les mauvais augures: «Je ne veux surtout pas dramatiser, mais il faut savoir à quoi s'attendre.» / SAB